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Citation de Partemps


miroitements


À la rivière, bienvenue
un acquiescement dans le silence, l’abîme du corps
bienvenue à ce regard vide de l’instant jaillissant
à longues heures, à longs jours, à longueur de vie, à mesure, bienvenue
et à corps perdu, soutenir ce regard qui interroge, cette clarté qui
élucide: un désir intarissable de naissance.
Au secret de la montagne, j’ai bu lèvre à lèvre l’eau nue sur la dalle
scintillante
cet éclat, ce ruissellement de jour, en moi jusqu’au dernier instant
une source, du fond du cœur, une pensée limpide, qui court en moi,
sans moi – le flot qui me laissera sur le bord
musique profonde, la cadence de l’instant dans la chair, cette note qui
éclot et se fane
bredouillis d’incessante naissance, d’adieu
toujours ce songe d’ici, ce regret d’ici, du fond du corps un
raidissement d’arbre – basse branche que le courant déporte et
toujours ici ramenée
mémoire amont de la source, ou hantise de l’absence aux confins de
mon corps ?
À la rivière enfant, bienvenue – à ce babil qui dit tout de moi. Du fond
du cœur, l’ébriété de l’instant jaillissant
une peau frémissante, une risée vient à moi – ce sourire de
reconnaissance
au profond de mes yeux, ce regard blanc, béant, et ce remous de gouffre
en moi, l’eau bue lèvre à lèvre, les yeux dans les yeux… Corps à corps,
la caresse mortelle de l’instant.
Miroitements, ici et là, une pensée, entre l’ombre et le reflet, hier et
demain, une pensée cherche ses mots.
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