Ensemble de quatre-vingt-dix haïkaï « Bruire », est le septième recueil de Daniel Blanchard. S'agit d'un album dans lequel se mêlent le proche et le lointain, la présence et l'absence définitive, le secret de la pensée intime et l'ouverture temporelle et spatiale.
6 portraits d’un arbre, créés par le peintre Farhad Ostovani, né dans le nord de l’Iran, à Lahijan, en 1950, enguirlandent le recueil.
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Quel cadeau réconfortant, illuminant la grisaille du jour! Merci à Masse critique et aux éditions " L'atelier contemporain" pour cet envoi.
Bruire: émettre un bruit léger... La légèreté, c'est exactement ce qui caractérise ce recueil d'haikus. Mais elle s'associe aussi à beaucoup de profondeur. Dans l'écoute attentive de l'eau qui écoule le temps, de l'arbre qui grandit dans le coeur, du " tourbillon des martinets"...
Tout d'abord, j'ai trouvé très juste la définition du haiku donnée par Daniel Blanchard:
Haiku?
Pensée, saisie au vol,
fait trois pas de danse, et s'enfuit
éclairer d'autres yeux."
Les textes sont bien dans l'esprit japonais de ce poème court de l'instantanéité, ils captent un éclat, un éclair, une subtile émotion liée à l'observation de la nature.
Au début et à la fin du livre, l'auteur nous offre en plus deux longs poèmes en prose, qui permettent de mieux comprendre sa démarche. Son inspiration tourne essentiellement autour de la rivière et de l'arbre.Deux éléments démultipliés dans le recueil, magnifiés, subtilement mis en valeur:
" Le temps vide ma tête...
Les mots m'ont fui, bruissement d'air
entre les frondaisons"
C'est l'arbre surtout qui est au coeur de tout, et les esquisses délicates du peintre iranien Farhad Ostrovani , six portraits d'arbre, accompagnent avec bonheur les mots du poète.
Les haikus m'ont émue et apaisée à la fois. Certains m'ont imprégné le coeur. Je les porte en moi, merci à Daniel Blanchard pour cette belle offrande...
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J'ai pris chaque haïku comme un cadeau.
N'est-ce pas le but de ce petit poème de dix-sept pieds ?
En cueillir selon sa couleur, selon sa propre humeur.
Dix-sept pieds pour partir en bord de mer, au pied du croissant de lune, ou sur la douce surface d'un coeur amoureux.
Daniel Blanchard m'a fait voyager dans les mots, et dans ce qu'ils peuvent représenter de plus beau. Un décor, une balade, une lumière, une odeur, une couleur, une passion.
Cette édition de Bruire (oh quel titre ravageur pour des élans poétiques !) est soignée, éclairée, épurée. Avec de belles illustrations de Farhad Ostovani.
Je m'en irai repiocher à l'envi, quelques haïkus, de ci de là.
Merci Babelio pour le Masse Critique.
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Au crépuscule d’une vie, après avoir marché dans les ans, le temps vient de ralentir le pas, puis de s’arrêter. Un regard en arrière sur les années écoulées, après avoir été rivière, on devient arbre, on prend racine et se soumet au cycle des saisons, on perd peu à peu ses feuilles, on voit le monde d’en haut, on surplombe son passé et la mémoire revient en bourgeon avec nostalgie.
Avec deux poèmes libres et quatre-vingt-dix haïkais, Daniel Blanchard laisse l’arbre qu’il est devenu composer ce magnifique recueil : Bruire. Ils évoquent le chant de l’arbre lorsque le vent des souvenirs le fait frémir. Les émotions surgissent en brefs poèmes : tendresse, regrets d’un temps révolu et peur, angoisses, solitude devant la prochaine disparition.
Fins, subtiles, sensibles, ces haïkus ne peuvent qu’émouvoir. Un beau témoignage de vie mis en vers du printemps à l’hiver.
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