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Citation de Moan


Moan
30 décembre 2013
Mais les femmes...L'usine était un univers qu'elles exécraient, et rares étaient celles qui éprouvaient un vrai plaisir à s'y rendre. Les ouvrières n'avaient aucun moyen légal de se défendre, puisque la législation du travail accordait aux patrons des conserveries alimentaires la dérogation de faire travailler jusqu'à quarante-huit heures d'affilée. Deux jours sans dormir: on n'imposait pas labeur plus inhumain aux "forçats" de Zola. Tout au plus les ouvrières ne devaient-elles pas oeuvrer plus de soixante-douze heures par semaine...Un principe souvent battu en brèche, certaines en effet effectuaient jusqu'à quatre-vingts heures hebdomadaires. Un calvaire pour un salaire de misère: entre soixante-quatre et soixante-douze francs. On croit rêver encore quand on sait que le travail de nuit était rémunéré au même tarif que celui de la journée, que le temps d'attente entre deux livraisons était décompté du salaire. Avec l'épuisement, ces infamies lancinaient les malheureuses comme les plus noirs cauchemars: elles savaient que leur seule défense serait la grève, mais c'était beaucoup de douleur prévisible sans l'assurance d'une réelle amélioration.
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