Une série d’études menée par Zavala et al. a noté que le narcissisme collectif pouvait aussi être un prédicteur de l’agressivité intergroupe. Le lecteur comprendra que l’agressivité peut prendre plusieurs formes, depuis le mépris envers ceux qui ne partagent pas les croyances de leur groupe, jusqu’au fanatisme le plus extrême. À partir du moment où un groupe d’individus est convaincu de détenir la vérité sur un sujet, qu’il se considère comme supérieur aux autres du fait de posséder des informations importantes et qu’il se sente investi de la mission de convaincre, de corriger des travers, de sauver le monde et même de combattre les opposants, le terrain devient fertile au fanatisme et à l’intégrisme.
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D’un point de vue psychologique, il y a l’une des choses les plus difficiles à apprendre et intégrer : demeuré serein devant l’inconnu, l’ambiguë et le mystérieux. Cela nous permet de réduire nos angoisses existentielles et nos besoins parfois obsessionnels de combler à tout prix nos vides intérieurs, ceux-là mêmes qui nous font confondre un amas aléatoire de gouttelettes d’eau dans un nuage et la forme du lapin qu’on peut y voir.
Toutes les civilisations, de toutes les époques de notre histoire humaine, ont fabriqué et institué des superstitions, des mythes, des religions, des idéologies politiques, ou des croyances pseudoscientifiques ou complotistes. Bien que ce ne soit pas l’unique raison, elles ont joué un rôle important dans la tentative d’implanter une « vision commune du monde » et d’instaurer une « certaine cohésion sociale ». En contrepartie, le fleurissement de la diversité et divergence de croyances, confronté à l’exacerbation de sauvegarder à tout prix les dogmes traditionnels, ont ébranlé l’équilibre et fragilisé l’ordre social.
La dissonance cognitive correspond au malaise et à l’inconfort psychologique ressenti par celui ou celle dont :
- Les idées, les croyances, les valeurs, les comportements ou les réactions émotionnelles sont incohérentes, se contredisent, ne s'accordent pas entre eux ;
- Ou que ses actions ne sont pas en accord avec ses valeurs, ses croyances et ses préceptes ;
- Ou encore que des faits extérieurs irrévocables viennent destituer les croyances et théories.
Lorsqu'une dissonance cognitive se produit, une forme de malaise psychologique se manifeste et peut prendre diverses formes : de la déception, de la honte, de la culpabilité, de l'embarras, de l'anxiété, de la colère… La personne qui se retrouve dans cet état dissonant cherche alors à réduire les malaises psychologiques ressentis. Elle peut bien sûr modifier son comportement en abandonnant ses croyances et en se tournant vers autre chose. Mais souvent, elle préfère réformer sa foi, en ajoutant de nouvelles croyances afin de redonner de la cohérence aux anciennes. Elle peut aussi banaliser l'importance des aspects dissonants et tout faire pour les ignorer.
Avez-vous déjà remarqué jusqu’à quel point il est difficile pour un être humain qui s’est engagé dans une direction qui s’avère une erreur, de reconnaître celle-ci, de se remettre en question et de faire marche arrière ?
Très peu de gens s’adonnent à cet exercice fastidieux qui consiste à confronter ses croyances et connaissances aux informations divergentes.
Très peu de gens s’adonnent à cet exercice fastidieux qui consiste à confronter ses croyances et connaissances aux informations divergentes.