Voici un livre que j'ai trouvé à la fois intéressant, exhaustif tout en étant synthétique, clair tout en étant parfois un peu technique.
Les questions débattues y sont : La domestication : Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Pour ce faire, l'auteur se base sur les restes osseux découverts sur les différents sites de fouille.
Le livre commence à être un peu ancien maintenant (1992) et ne fait donc jamais mention de " LA " technique phare à l'heure actuelle, à savoir l'analyse ADN.
Toutefois, le panorama était déjà assez clair et édifiant rien que par l'analyse morphologique comparée. Le grand centre de domestication fut manifestement le Proche-Orient qui, outre le chien domestiqué (autodomestiqué ?) plus tôt et peut-être ailleurs, est le lieu d'apparition de la chèvre, du mouton, du boeuf et du cochon, respectivement à partir de l'égagre, du mouflon, de l'auroch et du sanglier.
D'autres centres de domestication semblent avoir présidé à la domestication du cheval, du zébu, du buffle et du lama, respectivement en Ukraine, Inde, Asie du sud/sud-est, Amérique du sud, sans oublier la domestication indépendante du cochon en Chine.
Ce faisant, l'auteur indique aussi pourquoi telle ou telle espèce était un " bon " candidat à la domestication. Il semble que le fait d'avoir affaire à des espèces naturellement sociales a constitué un facteur important car, les mécanismes d'abaissement de l'agressivité sont déjà enclenchés au niveau intraspécifique. Or, la domestication équivaut, dans un premier temps, à sélectionner les animaux dociles ou aisément maîtrisables (plus petits que la moyenne des spécimens sauvages de la même espèce). La distance de fuite faible des égagres sauvages explique dans une large mesure le fait qu'il ait été le premier animal domestiqué volontairement et pour en tirer une subsistance.
L'auteur documente également la diffusion et l'introduction des animaux d'élevage dans les régimes alimentaires préhistoriques. Il semble que, contrairement à une idée intuitive, si la diffusion est assez rapide, la conversion au " domestique " par rapport au sauvage, pour la consommation de viande, s'est effectuée très progressivement et d'abord par simple remplacement de l'espèce sauvage par son équivalent domestique (pas de profonde modification des proportions consommées).
Donc, un ouvrage, à mon avis, intéressant pour quiconque s'intéresse à cette question, à compléter par des lectures d'ouvrages plus récents qui tiennent compte des dernières découvertes dans le domaine.
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