Daniel Kunth

Déniché dans une cabane à livres, je ne connaissais pas cette édition de « vulgarisation » scientifique. C’est une sorte de « Que sais-je ? » de chez Flammarion.



Les quasars, pour quasi stellar radio sources, sont au centre des études cosmologiques, c’est-à-dire la recherche de l’origine de l’univers.



Nous savons qu’en regardant le plus loin possible dans l’espace, nous remontons le temps. Nous percevons ce qui n’est plus. Pour réaliser cela, il faut utiliser le principe de la radio-spectrométrie, qui consiste à décomposer une onde lumineuse pour en afficher des raies de lumière. C’est le cas de l’arc-en-ciel, les gouttes de pluie servant de prisme pour décomposer la lumière du soleil.



A partir de cette décomposition, les scientifiques peuvent en déduire la distance de l’objet qui a émis cette onde lumineuse. Les éléments les plus lointains sont les quasars. Ils émettent des ondes d’une puissance plus importante que notre soleil. Le quasar le plus éloigné est à 13 milliards d’année-lumière. Est-il le début de l’univers en formation, ce qui signifie que l’univers est de dimension finie (théorie du Big bang), ou bien est-ce une nouvelle galaxie en création, alors cela veut dire que l’univers ne cesse d’être en expansion ? Deux idées qui opposent les chercheurs.



Ce petit livre est donc une plongée dans l’origine de tout. Si la première partie est abordable, à condition de disposer d’un bagage scientifique, la seconde partie est plus ardue. C’est pourquoi, j’ai écrit en début de billet que c’était un ouvrage de vulgarisation entre guillemets.



A noter que les chapitres sont introduits par des extraits de Baudelaire, Aragon et Apollinaire. Cette touche de poésie est agréable. Cela montre qu’astronomes et poètes ont en commun d’avoir la tête dans les étoiles.

Notre société est-elle parasitée par les pseudo-sciences ? Et si l’astrologie trouvait un fondement scientifique ? Après tout, les deux disciplines que sont l’astronomie et l’astrologie étaient très fortement liées dans le passé.



Daniel Kunth et Philippe Zarka se livrent à une analyse critique et objective de l’astrologie.



Cette analyse objective est la grande force de ce livre. En effet, pour contrer l’astrologie, pour pouvoir argumenter les éléments sur lesquels elle se base, il est impératif de la comprendre. De faire l’effort de la connaitre. Et force est de constater que les arguments pour dénoncer cette véritable imposture doivent être redoutablement affutés.



Pire encore, si l’astrologie peut être pratiquée par des personnes pensant être de bonne foi, cette activité est devenue un véritable fléau commercial, sans aucune valeur scientifique. Les seules contenus scientifiquement fiables étant peut-être les éphémérides astronomiques …. calculées par des astronomes professionnels !



Le plus effarant est sans doute ces témoignages de journalistes devant rédiger des horoscopes pour leur magazine respectif sans aucune « connaissances » préalables et surtout en « bidouillant » tout et n’importe quoi.



Ce livre vous dévoile les dessous de l’astrologie. Ce qui pourrait éventuellement marcher, mais surtout, ce qui ne marche pas. Il vous donnera quelques clés pour démolir les arguments astrologiques sans fondement.



Mon avis :



Le mot « astrologie » contenu dans le titre du livre, fera peut-être fuir les esprits les plus cartésiens. Je vous invite vraiment à prendre le temps de le lire. Son contenu est vraiment intéressant et met en lumière toutes les facettes de cette manipulation de l’esprit.



Je ne résiste d’ailleurs pas à la tentation de vous livrer une des croustillantes anecdotes. Et plus particulièrement l’une des (catastrophiques) prédictions d’E. Tessier qui prévoyait une catastrophe liée à l’éclipse totale de Soleil en 1999 et … le survol de la sonde Cassini au dessus de la Terre. Les deux évènements ayant eu lieu à une semaine d’intervalle !



Cela pourrait prêter à sourire si la crédulité ne prenait pas le pas sur la raison.



L’Ordonnance royale de 1682, sous l’impulsion de Colbert, n’avait-elle pas pour objectif de bannir les astrologues pour laisser place à la vraie science ? Cette science qui a permis à tant de cultures, à tant de peuples, de sortir de plusieurs dizaines d’années d’obscurantisme !



Pouvons-nous rêver qu’un jour, les médias cesseront de relayer ces impostures pour laisser la place à la véritable science ? Cela ne tient qu’à nous !



Bref, lisez ce livre et vous serez sans doute encore plus convaincus de la réelle nécessité de donner une place centrale à la culture scientifique.
Lien : http://astrobook21.blog/2018..

Un ouvrage très intéressant destiné au grand public parlant des mystères de l'univers

Peut-on penser l'astrologie : science ou voyance? / Edouard Collot, Daniel Kunth. Le Pommier, 2000. 285 p. (A contre-courant).







C'est la première fois que j'en ai l'occasion ; surprendre un plagiat. Mais j'accorde le bénéfice du doute aux auteurs; ce n'est peut-être qu'un oubli malheureux; ces quelques paragraphes sur le Tao copiés/collés de l'encyclopédie Universalis sans que le source soit citée. On peut en effet confronter le texte p. 168 avec cet extrait de l'article sur le Taoisme de Kristofer Schipper dans l'E.U;







"Le Dao du Vieux Maître est au contraire éternel, coexistant avec l’Univers, et même antérieur à celui-ci: [a partir d'ici on retrouve exactement les même phrases dans les pages 168-169 du livre de Kunth et Collot] “Il y avait quelque chose dans un état de fusion avant la formation du Ciel et de la Terre. Tranquille! Ineffable! elle existe seule et ne change pas; elle circule et ne se lasse pas. On peut la considérer comme la Mère de tout-sous-le-Ciel (c’est-à-dire le monde), mais j’ignore son nom; je l’appellerai Dao, et, s’il faut lui donner un nom, ce sera “grand” (chap. XXV).



Cet aspect primordial du Dao est qualifié de “néant” (wu) en opposition à la matière sensible de ce qui est (you). Il ne s’agit pourtant pas d’une négation de l’être, mais plutôt d’un vide rempli de potentialités et d’efficacité. On le compare au creux d’un moyeu: “C’est là où il n’y a rien que réside l’efficacité d’une roue ou d’un vase” (chap. XI). Le Dao est vu comme une matrice: la Mère de tout-sous-le-Ciel.



Les passages les plus ésotériques du livre ont justement trait à cette qualité générique: “Le Dao donna naissance à l’Un. L’Un donna naissance aux Deux. Les Deux donnèrent naissance aux Trois. Les Trois donnèrent naissance aux dix mille êtres” (chap. XLII)."







En fait, l'auteur a voulu présenter brièvement le Tao pour introduire à la connaissance d'un état psychique ignoré par la psychologie moderne, bien que approché par Jung avec sa notion de synchronicité. L'état psychique en question entrerait dans la catégorie des transes et permettrait au sujet passant par cet état de développer des capacités de voyance. Les auteurs postulent que cet état donne accès à une intuition nouvelle du monde qui analyserait celui-ci comme ensemble d'éléments reliés entre eux non plus par la causalité, mais par le sens. Jung (p. 149) postule que, dans le événements psychiques, esprit et matière interagissent selon la loi du sens, non selon celle de la cause. Alors que cette dernière implique que le sens émerge de la succession de deux événements, la première part de l'idée qu'il provient de la simultanéité de deux faits qui ne sont pas reliés causalement, selon les règles classiques de la physique.







En gros, les auteurs trouvent une certaine efficacité à l'astrologie ; selon eux l'astrologue voit des choses pertinentes dans ses horoscopes. Toutefois, ils se refusent à expliquer cette efficacité par une influence des astres qui aurait échappé aux astrophysiciens (l'un des auteurs Daniel Kunth est astrophysicien). Ils avancent une explication qui mettrait le doigt sur une catégorie de phénomènes psychiques encore mal compris par la psychologie (l'autre auteur Edouard Collot est psychiatre et psychothérapeute).