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Citation de migdal


Le conteur allume une Gitane, il commence en douceur. Récit géographique. On est loin de Bayel. Une mer violette, une ville, une île, Venise, Murano. Des pâtes de verre lumineuses. Puis le sombre d'une forêt, « la nôtre ! », la forêt d'Orient, Clairvaux. Une histoire s'anime. Il fait sortir des frondaisons les générations de braves qui allument le feu et qui l'entretiennent, ceux qui travaillent douze heures par jour, sept jours par semaine, puis il passe à l'énoncé de la matière, le sable, la potasse, le plomb.

Baïonnette ménage ses effets avant l’entrée en scène de ceux qui affrontent la matière en fusion, lui donnent forme et vie, à main levée ou dans un moule, et la soufflent au bout de leur canne. Il tient les deux gamines en haleine, leurs visages rayonnent. Il termine en évoquant des verriers, « mes anciens copains... », qu'il appelle l'un après l'autre, d'une voix solennelle, comme s’il lisait l'obituaire de la Cristallerie : « Piot, Perrin, Ogier, Avril, Mouilleron, Jacquot, Caïmen, Racoillet, etc. » Et puis c'est la chute. Chaque mot détaché, pour ne rien perdre de sa densité : « Disparus au champ d'honneur du travail français. »
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