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Note moyenne 3.45 /5 (sur 319 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Mesnil-sur-Oger , le 07/05/1948
Biographie :

Daniel Rondeau est un écrivain, éditeur, journaliste et diplomate français.

Après des études de droit à Nancy et à Paris où il obtient sa licence, il devient militant d’extrême gauche, rejoint la Gauche prolétarienne et travaille comme ouvrier dans des usines en Lorraine. C’est de Nancy qu’il commence à collaborer au journal "Libération" à la fin des années 1970. À la même époque, il travaille pour la radio et la télévision et réalise des films sur des écrivains ou sur l’histoire ouvrière.

En sortant de l'usine, il étudie l’histoire des ouvriers lorrains. Il publie en 1979 son premier essai intitulé "Chagrin lorrain, la vie ouvrière en Lorraine (1870-1914)", co-écrit avec François Baudin, unanimement salué par les spécialistes, et qui fait aujourd’hui référence. Suit un roman, "L’Âge - Déraison" (1982), véritable biographie imaginaire de Johnny H.

Daniel Rondeau s’illustre ensuite en presse écrite; il devient rédacteur en chef des pages culture du quotidien "Libération" entre 1982 et 1985, puis grand reporter pour l’hebdomadaire "Le Nouvel Observateur" entre 1986 et 1998. Il collabore ensuite au magazine "L’Express" (1999–2006), ainsi qu’à l’hebdomadaire "Paris-Match".

Il ajoute une corde à son arc en devenant éditeur à la fin des années 80, lorsqu’il co-fonde les éditions Quai Voltaire. Entre 2004 et 2008, il est directeur de la collection Bouquins des éditions Robert Laffont.

Il est aussi l'auteur de romans, d’essais politiques et littéraires, de récits autobiographiques, de livres de voyage. Il collabore épisodiquement avec la télévision. Il est notamment l’auteur de "Malraux ou la grande vie" (diffusé par Arte), "Le Phare d’Alexandrie, la merveille engloutie" (diffusion France 2).

En 1998, il décroche le Prix Paul-Morand de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. La même année, il se voit décerner le Prix des Deux Magots pour "Alexandrie". En 2017, son roman "Mécaniques du chaos" reçoit le Grandi prix du roman de l'Académie Française.

De 2008 à 2011 il est nommé ambassadeur de France à Malte puis, à partir de 2011 délégué permanent de la France auprès de l’Unesco jusqu’en 2013.

En juin 2019, il est élu à l’Académie française au fauteuil de Michel Déon.

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Source : www.bibliomonde.com
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Daniel Rondeau vous présente son ouvrage "Arrière-pays" aux éditions Grasset. Entretien avec Sylvie Hazebroucq. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2254081/daniel-rondeau-arriere-pays Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Citations et extraits (119) Voir plus Ajouter une citation
Caronpaul avait assisté à la lente paupérisation,de notre métier. Il m’a refait toute l'histoire. Les exigences racoleuses, le goût pour les titres vendeurs et tant pis s'ils sont mensongers, l'exemple étant venu d'en haut, de nos quotidiens dits de référence, mais aussi du meilleur de la presse américaine, la prolétarisation des journalistes de plus en plus mal payés et astreints à la double contrainte du papier et du site qu'ils devaient alimenter, l'acculturation de la génération montante, l'effacement progressif de toute idée de nuance.

« Ce qui est le plus gênant, ce n'est pas seulement l'ignorance des jeunes journalistes, mais leur mépris des faits, ils se pensent au service du Bien. »

Je ne me sentais pas très différente de mes confrères qu'il dénonçait. Mon niveau de culture n'était pas brillant, et ce n'était pas l'Ecole qui l'avait relevé.
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Daniel Rondeau
Cette sortie d'usine coïncida avec l'autodissolution de la Gauche prolétarienne. J'étais deux fois dehors. Nos belles idées refroidissaient d'un seul coup. Les événements leur avaient mis du plomb dans l'aile. L'énergie ne m'avait jamais fait défaut. Après cette douloureuse matinée, j'en manquais. J'imaginais difficilement l'avenir.
J'avais tenté d'être un militant concret de la démocratie directe. Je retrouve aujourd'hui dans Péguy une citation qui nous serait allée comme un gant: "Nous voulions qu'un assainissement du monde ouvrier, remontant de proche en proche, assaînit le monde bourgeois et ainsi toute la société, et la cité même." (" L'Enthousiasme", quai Voltaire, mai 1988, p. 128)
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Il y a beaucoup de femmes au rond-point du soir. Elles commentent l’actualité du jour et les petites phrases des politiciens, elles rient, jettent des palettes dans le feu et chantent La Marseillaise. Domitilla, une étudiante italienne installée à Bar, leur apprend les paroles de Bella Ciao. Des habitués les rejoignent tous les soirs. Pour discuter. Domitilla explique : « Notre petit rond-point, c'est un peu comme la Sorbonne en 68...» Beaucoup d'interrogations dans ces discussions. Quel avenir pour nos enfants ? Comment vont-ils vivre ? Comment vaincre le chômage ? Faire revenir notre industrie ? Beaucoup d'angoisses aussi, pas toujours formulées très clairement. La vie chère, l’impression d'étouffer, de ne plus reconnaître son pays, l’Europe qui décide tout à notre place et impose ses normes à nos fromages et à notre sexualité.
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L'aube s'étendait sur les champs de part et d'autre de la nationale. On apercevait toute la plaine, couverte d'une forêt d'éoliennes. Leurs troncs de ferraille, leurs pales puissantes qui chatouillaient le plafond bas des nuages, les faisaient ressembler à des monstres squelettiques et blancs.

« Franchement, s'exclama Didier, non seulement ils nous empêchent de travailler et de vivre, mais ils massacrent notre pays. Pour rien. »
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Le conteur allume une Gitane, il commence en douceur. Récit géographique. On est loin de Bayel. Une mer violette, une ville, une île, Venise, Murano. Des pâtes de verre lumineuses. Puis le sombre d'une forêt, « la nôtre ! », la forêt d'Orient, Clairvaux. Une histoire s'anime. Il fait sortir des frondaisons les générations de braves qui allument le feu et qui l'entretiennent, ceux qui travaillent douze heures par jour, sept jours par semaine, puis il passe à l'énoncé de la matière, le sable, la potasse, le plomb.

Baïonnette ménage ses effets avant l’entrée en scène de ceux qui affrontent la matière en fusion, lui donnent forme et vie, à main levée ou dans un moule, et la soufflent au bout de leur canne. Il tient les deux gamines en haleine, leurs visages rayonnent. Il termine en évoquant des verriers, « mes anciens copains... », qu'il appelle l'un après l'autre, d'une voix solennelle, comme s’il lisait l'obituaire de la Cristallerie : « Piot, Perrin, Ogier, Avril, Mouilleron, Jacquot, Caïmen, Racoillet, etc. » Et puis c'est la chute. Chaque mot détaché, pour ne rien perdre de sa densité : « Disparus au champ d'honneur du travail français. »
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Un jour, Lech a garé son camion sur une aire de repos et sa vie s'est arrêtée. Je m'étais demandé si ce crime n'avait pas quelque chose à voir avec les arnaques concernant le made in France. Sa cargaison de textile fabriquée à Jaworzno était étiquetée « fabriquée en France » dès son arrivée à Troyes. Mais j'ai abandonné cette piste.

Les appellations trompeuses se multiplient, dans le vêtement, l'alimentaire (miel, huile d'olive) et dans des secteurs encore plus vitaux comme celui des médicaments, massivement fabriqués en Chine et souvent reconditionnés de façon frauduleuse quand ils sont déchargés des conteneurs dans les ports européens. Tout le monde ferme les yeux sur ces escroqueries à grande échelle qui accompagnent la désindustrialisation de notre pays. Kasperet n'était qu’un chauffeur, un pion parmi des milliers d'autres dans des trafics qui nous dépassent.
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Alfredo avait un peu pisté Julien sur Internet et s'était aperçu qu'il avait eu quelques soucis autrefois. Un problème de détention d'images pédophiles. Récemment encore, il aurait participé à des soirées avec des adolescents. Je me suis demandé si j'avais bien fait de lui envoyer un SMS. J'ai aussitôt pensé à BMM qui devait tout ignorer de cette partie de la vie de Julien. J'étais en train de ramasser les morceaux d'un puzzle qui racontait une histoire glauque. Était-ce vraiment ce que j'avais désiré ? Je leur ai quand même demandé s'ils connaissaient cette facette de sa personnalité.

« II ne s'en cachait pas, dit Alfredo, au moins avec nous. Pour lui, le combat pour la libération de la pédophilie était la suite logique du combat pour l'homosexualité. Il assurait que les mœurs allaient continuer d'évoluer comme elles l'avaient déjà fait. Qui aurait imaginé le mariage gay il y a vingt ans ? Eusèbe avait organisé une de nos soirées autour de lui, pour qu'il nous explique son parcours. Julien était l'un des pionniers de l'écologie. Il avait développé ses idées sur la pédagogie active. Je m'étais dit qu'il avait peut-être été en avance sur son temps. C'était très intéressant. Il prétendait que les enfants aussi pouvaient avoir des désirs, comme les adultes.

Et qu'est-ce que tu en penses ? Maintenant.
Il nous avait convaincus. C'était il y a deux ans. Je dois dire que depuis quelques semaines, je réagis de façon un peu différente. C'est sans doute plus compliqué que je ne croyais... ».

Ils avaient ri tous les deux, un peu trop fort peut-être. Domitilla avait parlé en se caressant le ventre. L'entendre évoquer son éventuelle maternité m'avait choquée.
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C'est ainsi que j'ai commencé à vivre avec mon transistor. A douze ans , on peut se faire beaucoup de souci pour la marche du monde. (p. 15)
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L'année qui venait de s'écouler n'était qu'une poussière dans l'infini des jours, mais nous avions pu mesurer son impact sur nos existences minuscules. Nous évoluions dans les mêmes paysages, les mêmes émotions revivaient en nous, mais nous étions différents. De tels retours en arrière sont peut-être nécessaires pour prendre la mesure de nos métamorphoses, que le quotidien maquille avec habileté dans les pages de notre calendrier intérieur, et comprendre à quel point nous sommes dans la main du temps des marionnettes changeantes, presque frivoles parfois. (p445)
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Qu'avions-nous fait ? Nous étions entrés dans les usines avec notre orgueil dans la poche. Nous avions rabaissé notre caquet. Dépouillés de tout, pauvres comme job, nous avions fait montre de solides vertus, à la française, pour conquérir le ciel sur la terre. Soljenitsyne, au moment où un lampiste de la CGT. ouvrait le portail de Permali, refermait avec fracas les portes d'un rêve depuis longtemps défigué. L'histoire , repartant dans un autre sens, liquidait cette vieille succession nommée révolution. Le gauchisme, avait-on dit, était la maladie infantile du communisme. Maladie infantile, mais mortelle. Ce fut notre dernier tribut à la politique. (p. 129)
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