Elle adorait Schiller, Goethe, Lessing et Fontane. Mais ceux qui la fascinaient le plus étaient quelques-uns de ces romans qui avaient été inscrits dans les schwarzen Listen, en 1933, les fameuses listes noires. Des livres dont beaucoup avaient été écrits par des écrivains juifs, des titres qui étaient considérés comme « non allemands » : les romans de Bertolt Brecht, Thomas Mann, tous les livres d’Erich Kästner, avec lesquels elle avait grandi, Dans un pays étranger de Hemingway, Martin Eden de Jack London. Elle les avait tous lus et relus, jusqu’à ce que les pages commencent à se détacher. C’était sa manière d’aborder un univers en dehors du sien.