La France et les Français au lendemain de la Première Guerre mondiale
Les monuments aux morts qui se dressent, au lendemain du conflit, dans tous les villages de France, témoignent de l'ampleur des blessures de la guerre. Cet interminable travail de deuil, régulièrement commémoré le 11 novembre, renforce le double souci de ce peuple d'anciens combattants : très patriote la « génération du feu » entend préserver la Victoire, très pacifiste elle veut, à tout prix, éviter les risques d'un nouveau conflit. Certains cependant, mais ils ne sont que l'écume d'une société, entendent oublier et vivre les instants délicieux d années d'autant plus folles qu'elles reflètent les déséquilibres d'une société meurtrie.
L'effort de la mémoire, entre le deuil, la nostalgie et l'oubli, occulte les transformations profondes d'un continent, d'une économie et d'une société. Comment dans la hantise du face à =ace franco-allemand, envisager sereinement une reconstruction européenne dont la France . ctorieuse pourrait avoir les clés? L'introversion nationale refuse de voir les chances de la modernité. Le désarroi monétaire et l'inflation masquent les signes de la croissance économique. La prospérité, née des ruines, serait-elle une indécence? Faute de comprendre evolution des entreprises et la croissance des concentrations ouvrières, la France souhaite reconstruire le solide peuple de paysans et de bourgeois sur lequel repose le consensus national.