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Citation de Aquilon62


Chant I

Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure
car la voie droite était perdue.
Ah dire ce qu’elle était est chose dure
cette forêt féroce et âpre et forte
qui ranime la peur dans la pensée !
Elle est si amère que mort l’est à peine plus ;
mais pour parler du bien que j’y trouvai,
je dirai des autres choses que j’y ai vues.
Je ne sais pas bien redire comment j’y entrai,
tant j’étais plein de sommeil en ce point
où j’abandonnai la voie vraie.
Mais quand je fus venu au pied d’une colline
où finissait cette vallée
qui m’avait pénétré le cœur de peur,
je regardai en haut et je vis ses épaules
vêtues déjà par les rayons de la planète
qui mène chacun droit par tous sentiers.
Alors la peur se tint un peu tranquille,
qui dans le lac du cœur m’avait duré la nuit que je passai si plein de peine.
Et comme celui qui hors d’haleine,
sorti de la mer au rivage,
se retourne vers l’eau périlleuse et regarde,
ainsi mon âme, qui fuyait encore,
se retourna pour regarder le pas
qui ne laissa jamais personne en vie.
Quand j’eus un peu reposé le corps las,
je repris mon chemin sur la plage déserte,
et le pied ferme était toujours plus bas que l’autre.
Mais voici, presque au début de la montée,
une lonce légère et très agile,
que recouvrait un pelage moucheté ;
elle ne bougeait pas de devant mon visage,
et même elle empêchait tellement mon chemin
que plusieurs fois je me tournai pour m’en aller.
C’était le temps où le matin commence,
et le soleil montait avec toutes ces étoiles
qui étaient avec lui lorsque l’amour divin
bougea la première fois ces choses belles ;

Traduction Jacqueline Risset
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