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Citation de Eric76


Eric76
06 décembre 2016
J'avais caressé d'une main émue les murs enfumés du château de Blois, mais je n'avais rien vu des milliers de gens qui vivaient et souffraient peut-être à quelques centaines de mètres de là. A mon côté, parfumé et paré de joyaux, tenant dans son bras comme un nourrisson un petit chien de cour, c'était Henri III qui me touchait l'épaule de son gant de velours, et le charme faux de son visage féminin et rusé m'était plus familier que le masque ébahi des touristes qui m'entouraient en mangeant des bonbons tandis que je guettais un pas, un cri, la mort du duc de Guise. A Orléans, j'avais chevauché à côté de la Pucelle et, comme le Bâtard, lui avais tenu l'étrier, au bruit des acclamations, dans l'envolée des cloches. Je m'étais agenouillé pour prier avec elle, et j'avais attendu les voix que j'avais parfois crues toutes proches mais qui ne m'avaient jamais parlé. Et j'étais sorti à pas lents de la cathédrale, le regard fixé sur la fille garçonnière aux yeux purs et fervents, pour me trouver soudain rejeté des frontières de son univers mystique dans un présent où elle n'était plus qu'une statue et moi un historien quelconque, et où la France pour le salut de qui elle était morte se montrait peuplée d'hommes et de femmes vivants que je n'essayais même pas de comprendre.
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