De temps à autre, le ciel était obscurci par un nuage et des ombres s’allongeaient sur la lande. Les couleurs venaient par taches ; parfois, les collines étaient violettes, comme tachées d’encre et mouchetées ; puis un faible rayon de soleil sortait d’un petit nuage, et l’une des collines devenait d’un brun doré, tandis que sa voisine languissait encore dans l’ombre. Le paysage changeait sans cesse ; à l’est, c’était la gloire d’un soleil de midi, et la lande était aussi immobile qu’un désert de sable, tandis qu’au loin, à l’ouest, l’hiver arctique tombait sur les collines, apporté par un nuage déchiqueté qui avait la forme du manteau d’un voleur de grand chemin et déversait la grêle et la neige, et la bruine sur les roches de granit.