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Citation de Nastasia-B


Noirs et blancs, corneilles et mouettes, réunis par une étrange association, cherchaient on ne sait quelle libération, jamais satisfaits, jamais apaisés. Des vols d'étourneaux filaient dans un bruissement de soie vers de nouveaux pâturages, poussés par le même besoin de mouvement, et les petits oiseaux, les pinsons, les alouettes, se dispersaient d'arbre en arbre et de haie en haie avec un air effaré. [...]
Les pies de mer, les rouges-queues, les courlis, guettaient au bord de l'eau. Quand la marée venait lentement lécher la grève, puis se retirait, découvrant une bande de varech et de galets, les oiseaux marins accouraient sur les plages. Le besoin de voler les prenaient eux-aussi. Criant, sifflant, s'appelant, ils rasaient la mer tranquille et s'éloignaient de la rive. Dépêchons-nous, plus vite, hâtons-nous de partir ! Mais pour où et pourquoi ? La furieuse inquiétude de l'automne, l'inapaisable nostalgie les possédait, les rassemblant, les chassant à grands cris dans le ciel. Il leur fallait dépenser toute cette activité qui était en eux, avant l'arrivée de l'hiver.
Peut-être, songeait Nat en mâchant son pâté au bord de la falaise, peut-être les oiseaux recevaient-ils un message à l'automne, une espèce d'avertissement. L'hiver arrive. Beaucoup d'entre eux vont périr. Il advient que de gens, redoutant une mort prématurée, s'étourdissent dans le travail ou la folie ; ainsi font les oiseaux.
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