C'était comme si, en lisant, je me souvenais de quelque chose que j'avais oublié.
Cette conscience m'encouragea à véritablement dévorer n'importe quoi, tout ce que je pouvais trouver : les écrivains russes habituels, qu'on a tous lus pendant l'adolescence, puis les écrivains américains, français... Certes il y avait aussi la télé, mais elle m'intéressait moins, même si quelques années plus tard, j'allais suivre avec angoisse et excitation "La quatrième dimension". J'ai été très impressionné par un épisode en particulier, celui où un homme survit tout seul sur la terre. Il est heureux parce qu'il peut - maintenant que l'humanité n'est plus là - lire tous les livres qu'il veut. Et c'est juste à ce moment-là que ses lunettes se cassent ! Il me semblait pouvoir toucher du doigt la profondeur de son désespoir.