Cette ville est magnifique, reprit-il, quand on se contente de la regarder. Tant d’histoires, tant de mythes et de luttes. On pourrait se noyer dans sa contemplation. C’est ce qui m’est arrivé, pour être honnête. On finit par se convaincre soi-même que toutes ces histoires ont une signification globale. Qu’on pourrait résumer en une seule phrase ce qu’est Las Vegas, l’idée incarnée par cette ville, son essence véritable, dont quiconque a vécu ici suffisamment longtemps pour entendre le murmure. Vous savez, j’ai dîné avec Andre Agassi, un jour. Il m’a dit que grandir à Las Vegas – cette ville que des hommes ont arrachée au désert –, c’est grandir dans la conviction que les miracles existent. C’est beau, vous ne trouvez pas ? (p. 463)