AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Davi Kopenawa (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Yanomami, l'esprit de la forêt

Je veux mettre les blancs en garde avant qu’ils ne finissent par arracher du sol les racines du ciel.

Davi Kopenawa (porte-parole historique des Yanomamis du Brésil)

Bruce Albert travaille aux côtés des Yanomamis depuis 1975. C’est un texte réalisé sous l’égide de la fondation Cartier pour l’art contemporain qui regroupe des dialogues d’une vingtaine d’années entre chamans et artistes Yanomami ainsi que des artistes et des scientifiques internationaux.

Les Yanomamis sont un peuple à l’écoute de la nature et plus particulièrement de la « terre-forêt » leur habitat dont ils sont les gardiens.

Ils nous transmettent leur mythologie, leur sagesse et un avertissement sur notre comportement dangereux vis-à-vis de notre monde.

C’est un texte très important agrémenté de photographies, de dessins de chamans . Depuis des années, ce que les scientifiques nous expliquent et l’écologie font partie de leurs règles de vie. Nous devons respecter la terre-forêt et tous ses habitants. Nous devons apprendre des leçons qu’ils nous donnent.

À l’heure où mes arbres s’effeuillent pour tenter de survivre , où je vois leurs feuilles se caraméliser et où je me sens si impuissantes je ne peux que joindre ma voix à celle de Davi Kopenawa et des Yanomamis.

Lisez ce livre car ce qui se passe en Amazonie et malheureusement dans d'autres pays est terrible et nous concerne tous. En détruisant ces peuples c’est une immense richesse culturelle et un savoir ancestral qui disparaissent.

Ce livre est un magnifique voyage vers une autre culture, les chapitres sont cours et très agréables à lire même si ils d’une très grande importance.

C’est un petit format très agréable à mettre dans sa poche pour le lire au jardin.

La collection « Voix de la terre » mérite toute notre attention car c’est une approche d’hommes et de femmes vivant un lien profond et une harmonie avec la terre. Une ouverture sur de nouveaux horizons et d’autres façons de penser.

Merci à Actes Sud Voix de la Terre et à Babelio.

« La forêt est vivante, c’est de là que vient sa beauté. Ne paraît-elle pas toujours neuve et humide ? […]Si la forêt était morte, nous le serions tout autant qu’elle ! »

Commenter  J’apprécie          499
Yanomami, l'esprit de la forêt

Souvenez-vous de Raoni ayant rencontré les présidents Chirac et Hollande

pour la défense des terres d'Amazone.

Raoni appartient au peuple des Kayapos "Voisins" du peuple Yanomami.

Tous vivent dans la forêt amazonienne, ce sont des amérindiens.

Pour les Yanomami la forêt est vivante : "Il s'agit d'une vaste entité vivante dotée, comme toutes les autres, d'une image-essence que les chamans nomment Urihinari a.[...] Le sol est ainsi sa "peau extérieure" et la végétation sa pilosité.

Les esprits bons (bénéfiques pour l'humanité) et les mauvais esprits, font partie de cette forêt, la crainte des Yanomami : que les chamans disparaissent, nécessaire aux hommes, cette disparition causerai la disparition de l'humanité. Omama le demiurge a dit :

"Si vous oubliez les esprits, vos enfants ne cesseront de mourir. Les pluies tomberont sans mesure et la nuit n'aura plus de fin. Les esprits maléfiques et les épidémies envahiront la forêt."

Dans cet ouvrage, nous apprenons la création démiurgique de l'humanité, comment fonctionne le monde des esprits bons et mauvais, le ciel, et le monde souterrain.

Bruce Albert, travaillant auprès des Yanomami, nous explique ce qui ils sont, comment ils vivent, procèdent, voir notamment le chapitre 6 Taniki, "chaman dessinateur". Et Davi Kopenawa porte parole de son peuple

Cet ouvrage peut être lu sans ordres. Exemple chapitre 9 "entretiens avec Bruce Albert, Michel Cassé et Cédric Villani à propos d'une conversation avec Davi Kopenawa.

L'important dans ces textes et de nous alerter sur le danger de la disparition de ces peuples amérindiens à cause des blancs, de l'acculturation, car des missionnaires veulent qu'ils se convertissent, au grès de leurs croyances, de leurs cultures, de la présence de militaire tout autour, etc. Mais aussi la disparition de l'Amazonie ravagé par les cultures de masse, mais aussi par le feu.

Un ouvrage donc nécessaire.

Je recommande.

PS: Je remercie Les éd. Actes Sud, ainsi que Babelio de m'avoir permit avec l'envoi de cet ouvrage de découvrir le peuple Yanomami, dont je ne connaissais nullement l'existence..







Commenter  J’apprécie          81
Yanomami, l'esprit de la forêt

Anthropologue, Bruce Albert travaille aux côtés des Yanomami depuis 1975. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré à la fin des années 70 Claudia Andujar, photographe emblématique de ces autochtones du Brésil. Fascinés par cette ethnie et bouleversés par les projets de développement de la dictature militaire qui faisaient peser une menace sur leur survie, ils ont lancé une campagne internationale de soutien aux droits territoriaux des Yanomami.

Cela s’est notamment concrétisé par une rencontre entre chamans Yanomami et un ensemble d’artistes internationaux puis une exposition, financée par la Fondation Cartier pour l’art contemporain. A l’encontre d’une approche documentaire ou humanitaire, le propos est de mettre la pensée chamanique sur un pied d’égalité, en construisant à travers divers supports artistiques -films, peintures, photos..- un dispositif de correspondances et de résonances esthétiques, et de permettre aux Yamonani d’être partie prenante de leur mise en exposition, de les faire accéder à une reconnaissance internationale pour tenter de contrebalancer un rapport de force local très défavorable face aux grands éleveurs et aux chercheurs d’or.



C’est également sous l’égide de la Fondation Cartier qu’a été réalisé l’ouvrage "Yanomami, l’esprit de la forêt". Il regroupe des dialogues d'une vingtaine d'années entre Yanomami et artistes ou scientifiques, des dessins, des photos…



La forêt amazonienne est habitée depuis au moins 11000 ans par une complexe mosaïque de peuples amérindiens, qui aujourd’hui encore, malgré la décimation et la spoliation, sont au nombre de quatre cent, parlant environ deux-cent quarante langues différentes. Les Yanomami sont un de ces peuples. Ils ont connu au XIXème siècle une forte croissance démographique grâce à l’acquisition d’outils mécaniques et de nouveaux cultigènes, et une expansion territoriale favorisée par la disparition des ethnies circonvoisines. Ils ont alors connu une dynamique de scission et de migration de groupes locaux à partir d’un territoire d’origine situé dans la chaîne montagneuse de la Serra Parima, entre le Brésil et le Venezuela, les nécessités de leur subsistance leur imposant mobilité et polyvalence. Face aux tentatives de sédentarisation forcée impulsées par le gouvernement brésilien à partir des années 70, ils se sont efforcés de subvertir et de retourner en leur faveur la rhétorique des droits identitaires et territoriaux imposés par l’Etat, tout en rappelant la place modeste et provisoire que doivent occuper les humains et leurs activités dans la "terre-forêt". Davi Kopenawa, chaman dont nous retrouvons dans "Yanomami, l’esprit de la forêt", de nombreux textes, est un exemple de cette résistance, qui a permis d’obtenir la démarcation et l’homologation d’un large territoire d’un seul tenant.



Ce n’est pas pour autant que les Yanomami sont tirés d’affaire. La forêt qu’ils habitent fait toujours face à de nombreuses menaces : expansion des terres agricoles, orpaillage clandestin -on estime à 25000 le nombre de chercheurs d’or présents dans la région- et exploitations minières, qui dévastent la terre et déboisent, empoisonnent les rivières en y répandant boue et mercure.



A l’encontre des motivations avides et entropiques qui motivent le saccage de leur territoire, les Yanomami opposent une spiritualité basée sur la conscience profonde non seulement que la forêt est vivante, mais aussi que son existence, et sa beauté même, sont pourvus de sens : les esprits qui protègent les yanomami et leurs habitations y vivent ; les animaux qui y vivent sont des humains transformés en gibier aux temps des origines. Eux-mêmes ne se considèrent ainsi que comme des éléments de l’écosystème que représente la forêt, convaincus que les espèces animales avec lesquelles ils cohabitent sont tout autant dotées de subjectivité et de sociabilité, et ne se distinguent de la gent humaine que par leurs corporalités et leurs vocalités. Ils attribuent par ailleurs aux végétaux une sensibilité qui aurait sans doute à une époque prêtée à rire, mais que viennent conforter les recherches actuelles sur la biologie des plantes et l’admission d’une neurobiologie végétale.



Cette humilité face au reste vivant, qui s’accompagne d’une conscience aigüe de la fugacité de l’existence humaine face à une forêt millénaire et se régénérant sans cesse, les amène naturellement à vivre dans le respect de la logique biologique qu’impose la préservation de son équilibre. Les cultures se font dans un intérêt commun à l’homme et à la nature, la surexploitation est exclue, la nature est régulièrement livrée à elle-même pour se régénérer. Ils entretiennent par ailleurs avec les "non-humains" un commerce direct ou à travers les médiations chamaniques, entre autres à l’aide d’une langue et d’une cosmologie imprégnés des sons d’origine animale qui les entourent en permanence, instaurant un dialogue constant, lors des parties de chasse ou de collecte par exemple, avec ces voix.



D’une manière générale, leurs expériences et leurs observations des relations écologiques fondamentales à l’œuvre au sein de la forêt tropicale, occultées jusqu’alors par notre narcissisme anthropocentré, se révèlent, au-delà de leur aspect symbolique, des réalités scientifiques (comme leur prescience que la forêt est à l’origine des précipitations et non l’inverse, comme tendent à le montrer de nouvelles versions scientifiques sur la formation des nuages et le cycle de l’eau). Elles traduisent un bon sens et une ouverture d’esprit que l’homme blanc, pris par sa folie consumériste et son besoin de domination, a oublié depuis longtemps.



Mais pour combien de temps encore les Yanomami pourront-ils conserver leur mode de vie, leur culture et leur sagesse ? En butte à l’hostilité du « peuple de la marchandise », pour assurer un mode de vie basé sur la vitesse et les machines, dévaste leur territoire et les contamine avec ses maladies, mais aussi à l’arrogance des missionnaires et autres prêcheurs qui continuent de vouloir les convertir à leurs dogmes, ils sont confrontés non seulement au risque de la perte de leurs habitats, mais aussi au danger que les voix des esprits perdent de leur force dans la pensée des jeunes, ce dont se tourmente parfois, la nuit, Davi Kopenawa.



Environ 400 millions de personnes -autochtones et autres communautés locales- vivent aujourd’hui dans des espaces forestiers dont elles dépendent pour garantir leur subsistance et leur mode de vie. Leur territoire couvre jusqu’à 80% des forêts primaires du globe, gardiennes d’une part considérable des derniers écosystèmes forestiers mondiaux encore intacts ou partiellement préservés. Elles représentent un tiers des forêts existantes, foyers de socio diversité, de biodiversité et de régulation climatique d’une importance vitale pour la planète.



Les Yanomami dont certains, très impliqués dans leur sauvegarde, s’instruisent pour se défendre et propager leur culture à l’extérieur comme au sein de leur propre communauté, constituent par conséquent un des peuples dont il devient de plus en plus important d’écouter la voix et de prendre en compte les savoirs. Une voix qui fait entendre que la préservation de la forêt et de la vie sur la planète passe d’abord par un renoncement à notre concept utilitariste d’une nature séparée de l’humanité et dont il faudrait se rendre maîtres et possesseurs.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          61
Yanomami, l'esprit de la forêt

J'ai vu l'exposition "Les Vivants - Fondation Cartier pour l’art contemporain" il y a quelques semaines. Elle regroupe de nombreux dessins de Yanomamis et j'avais été intéressée par la représentation graphique de leur environnement. Au premier abord, j'ai donc été un peu déçue qu'il n'y ait pas plus de d'illustrations dans cet ouvrage.

Cependant, les textes nous livrent beaucoup d'autres richesses et nous invitent à repenser l'écologie à travers une vision chamanique. L'esprit de la forêt est une véritable cosmologie de cette région d'Amazonie et de ses habitants "naturels". Contrepied à une vision occidentale et scientifique, nous découvrons une lecture sensible et mystique de la nature dans laquelle les frontières entre les humains, les animaux, les plantes, les esprits... ne forment pas d'obstacles mais plutôt des passages. Dans cet univers, ce système vivant, tout est habité, lié, porteur de sens et interdépendant.

Loin d'être primitive, cette perception du monde vient réensemencer notre pensée anthropocentrée aride et froide.

C'est donc une belle lecture, savante et poétique, même s'il faut parfois dépasser quelques paragraphes trop "intellos".
Commenter  J’apprécie          40
Yanomami, l'esprit de la forêt

Par un curieux paradoxe, c’est par le truchement de la recherche et de la littérature anthropologique que la pensée écologique semble s’être incarnée de la manière la plus novatrice et radicale qui soit. On le sait, l’écologie est née dans le giron des communautés produites par diverses formes de vie, qui n’ont rien en commun avec la spiritualité. Ce livre propose une introduction au regard et à l’écoute des chamans yanomamis du nord du Brésil, traducteurs innés de la formidable diversité des habitants de la forêt. A partit de textes divers et d’une tradition orale séculaire, Bruce Albert et Davi Kopenawa s’efforcent de faire entendre la polyphonie qui naît des arbres et de toute chose vivante pour aller à la rencontre de notre propre cosmogonie. L’idée consiste à s’ouvrir à la pensée d’un univers mal, voire pas connu des Européens et de s’en imprégner progressivement.
Commenter  J’apprécie          10
La chute du ciel

Un livre magnifique et d'une ampleur litéraire primordiale.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Davi Kopenawa (24)Voir plus

Quiz Voir plus

Laure Manel ou Raphaëlle Giordano

Cupidon à des ailes en carton ?

Laure Manel
Raphaëlle Giordano

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}