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Citation de Feejee


Quel est ce monde secret où pénètre le poète, ce monde révélé par le poète-voyant ? « le poète est celui qui voit », écrit André Gide. « Et que voit-il ? — Le Paradis ! ». Et c'est bien de cela qu'il s'agit, si nous entendons par Paradis un état d'existence autonome, qui n'est pas soumis à la nécessité : un état de liberté parfaite, sans temporalité ni changement, et si l'imagination non rationnelle du poète se distingue justement par son ignorance des lois irrévocables de la nécessité et par sa méfiance à l'égard de l'ananke aristotélicienne.
Mais la liberté n'est-elle par « le savoir de la nécessité » ? Oui, si nous parlons de la liberté humaine, de la seule liberté, c'est-à-dire celle que les mortels peuvent espérer atteindre sur terre. Mais la liberté à laquelle le poète aspire, la Liberté « libre » du Paradis, est au contraire le non-savoir de la nécessité, un état qui ne connait pas la nécessité. C'est cette aspiration qui poussa Novalis à déclarer : « La vie est une maladie de l'esprit. » ; et Rimbaud à crier dans son désespoir : « La vraie vie est absente ! ».
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