Je ne prétends pas que rien d’important ne s’est produit au cours des cinq cents dernières années, pas plus que je ne suggère que les différences culturelles sont sans importance. Dans un sens, chacun - chaque communauté, chaque individu d’ailleurs - vit dans un univers unique. Par «faire tomber les murs», je veux dire, avant tout, éliminer les présuppositions arrogantes et irréfléchies selon lesquelles nous n’avons rien en commun avec 98 % des gens qui ont pu vivre, et nous n’avons donc pas vraiment besoin de les prendre en considération. Car, après tout, si vous présumez qu’il y a eu une rupture fondamentale, la seule question théorique que vous pouvez poser est une variante ou l’autre de :«Qu’est ce qui nous rend si spéciaux?» Une fois que nous nous débarrassons de ces présupposés, que nous décidons au moins de considérer que nous ne sommes pas aussi exceptionnels que nous voulons bien le croire, nous pouvons aussi commencer à réfléchir à ce qui a vraiment changé, et à ce qui n’a pas changé.