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Citation de collectifpolar


Ils redescendent à présent de la crête. Karimullah porte le fusil dont il ne se sépare jamais. Un oiseau vient de s’envoler des broussailles et file vers eux. Le jeune homme le met en joue et pourrait l’abattre en un clin d’œil ; il ne rate jamais son coup. Mais il abaisse son arme et sourit à son frère : qu’avons-nous à reprocher à cet oiseau ?

Omar regarde à nouveau la vallée, les arbres fruitiers et les potagers que son père a cultivés à la sueur de son front. Je suis le fruit, songe-t-il. J’ai grandi dans ce lieu afin de pouvoir m’en échapper. Tous ces après-midi passés dans la cour, enfant, à jouer avec des chiffres tandis que son père, Hadji Mohammed, se demandait si son fils aîné était tout à fait normal. Toutes ces nuits blanches avec des calculs illuminant l’intérieur de sa tête comme des guirlandes électriques. Tous ces matins sans personne à qui en parler : ils avaient été autant de signaux annonçant sa fuite à venir. Un jour, il avait tenté d’expliquer à un ami américain à quoi avait ressemblé son enfance dans ce village, mais l’homme, mathématicien lui aussi, s’était contenté de rire sans comprendre.
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