Il paraît qu'à l'intérieur de tout homme gros il y en a un maigre qui lutte pour sortir, et j'entends ses plaintes étouffées chaque fois que je me regarde dans la glace de la salle de bains. D'ailleurs, ce n'est pas seulement la forme de mon torse qui me tracasse, et il n'y a pas que le torse, si l'on va par là. J'ai la poitrine couverte de quelque chose qui ressemble à une paille de fer de la taille d'un paillasson, et qui monte jusqu'à la pomme d'Adam : si je porte une encolure ouverte, des vrilles vigoureuses surgissent par en haut comme les végétations à croissance accélérée venues de l'espace dans les vieux feuilletons de science-fiction.