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Suzanne V. Mayoux (Traducteur)
EAN : 9782743603298
512 pages
Payot et Rivages (11/03/1998)
3.81/5   877 notes
Résumé :
David Lodge
Thérapie

Passmore a mal au genou. Mais son problème est beaucoup plus vaste. Il se livre en vain à toutes les thérapies possibles. Plus il se sent malheureux, plus les difficultés conjugales et professionnelles semblent s'accumuler.
Ses tentatives d'aventures sexuelles sont loin de lui apporter la compensation souhaitée. Jusqu'à la trouvaille finale... David Lodge nous fait ressentir avec une drôlerie inimitable l'accablement... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
3,81

sur 877 notes
Lawrence Passmore est un homme à qui la vie a souri. Pourtant une douleur chronique à un genou qui le fait terriblement souffrir, va lui fait perdre toutes ces certitudes? Et si sous les apparats la coquille était finalement vide ? Arrêt sur images, Lawrence en plein doute existentiel va nous raconter sa « belle vie ». Pour guérir ?
Lire David Lodge c'est s'assurer quelques heures de plaisirs. « Thérapie » en est une nouvelle fois la preuve. En scrutant la vie de Lawrence Passmore, Lodge s'attache à se moquer de ces contemporains. Passmore n'est pas un héros, loin de là, non juste un type qui à longtemps cru détenir les clés d'une vie sans nuages. Mais l'essentiel n'est pas forcement là ou on le croit ?
Lodge s'efforce de lui remettre les yeux en face des trous avec ce qui fait le charme british: une pointe de cynisme, une autre d'humour. Suivez sa « Thérapie » ça marche à tout les coups.
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Pauvre, pauvre Lawrence !
Laurence Passmore, alias Tubby, presque 60 ans, a une belle femme sportive, une voiture de sport rutilante, une grande maison avec jardin dans la banlieue de Londres, un petit appartement pied-à-terre dans le West End de Londres, une profession qui lui fait gagner plein d'argent (il est scénariste d'une sitcom qui a atteint un succès phénoménal), 2 enfants casés et bien dans leur peau (quoiqu'il ne s'y intéresse guère), une amie de coeur qu'il voit 2 jours par semaine.
Pauvre, pauvre Lawrence !
Eh bien oui, pauvre Lawrence ! Il a mal au genou et il souffre de dépression chronique. Une dépression, me direz-vous ! Oui, une dépression, profonde. Il est angoissé et il ne sait pas pourquoi. Il est désespéré.
Entre la lecture de Kierkegaard, le souvenir de son premier amour, un rendez-vous chez le psy, l'aromathérapeute ou l'acupuncteur, des parties de tennis avec ses copains aussi mal fichus que lui, quelle sera la thérapie de Lawrence?

Quand je choisis un roman de Lodge, je sais que je vais m'amuser. C'est fin, c'est spirituel. Et ici, c'est gagné. de l'humour dévastateur maitrisé par l'autodérision à la réflexion brillante tenue en laisse par la sensibilité, tout en cet auteur me plait. J'ai passé d'excellents moments mêlant le sourire, le rire et l'attendrissement. On y trouve entre autres une description franche et hilarante du milieu de la TV et même une réflexion intelligente sur l'acte d'écrire. Quant aux nombreuses allusions à Kierkegaard, c'est un pur régal.

Ah les auteurs anglais, ils n'ont pas leur pareil pour se moquer d'eux-mêmes et de leurs semblables. David Lodge en est un exemple parfait, c'est pour ça que je l'aime !
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Lawrence Passmore a une vie de rêve. Auteur d'une série télévisée à succès « Les gens d'à côté », le compte en banque bien garni, un appartement à Londres, une magnifique maison dans une banlieue chic, un mariage sans nuages, des enfants bien casés…Bref tout baigne. Mais soudain une douleur au genou vient remettre en cause cette existence en apparence si lisse et le plonger dans la souffrance, l'angoisse, la dépression…

Il se tourne alors vers la médecine traditionnelle, subit une opération mais rien n'y fait. La douleur persiste. Il essaye l'analyse, l'acuponcture, l'aromathérapie, et au détour d'un chemin tombe sur Kierkegaard, ce philosophe danois père de l'existentialisme, qui semble répondre à son questionnement…au point qu'il propose un feuilleton sur sa vie à son réalisateur consterné…

Sa vie va basculer, sa femme le quitte après qu'il l'ait soupçonnée de coucher avec son prof de tennis, l'approche de la soixantaine le ronge, des doutes sur ses performances sexuelles le hantent. Il tente de retrouver une ancienne connaissance, mariée depuis, de l'autre côté de l'Atlantique, emmène une amie dans un sinistre hôtel espagnol, part avec une jeune collègue à Copenhague mais en profite pour se recueillir sur la tombe du philosophe. Bref, les échecs s'amoncellent. Il tient son journal, et finalement se lance à la recherche de son passé… le voilà parti sur le chemin de Compostelle à la rencontre de son premier amour.

Un récit rempli d'humour, des scènes vaudevillesques, d'autres décalées, et qui offre un questionnement sur le sens de la vie, la fragilité des apparences même pour des existences à priori à l'abri de tout mais auxquelles manque peut-être l'essentiel…Lawrence aura gagné en authenticité et dépassé son désespoir à la fin du roman. Ce qui n'est déjà pas si mal…
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Lawrence Passmore a tout pour être heureux. A presque 60 ans, il est le scénariste reconnu d'une sitcom à succès, il a une superbe femme qu'il aime, une belle maison en banlieue, un petit studio au coeur de Londres, une jolie voiture et deux enfants adultes à qui la vie sourit également.
Et pourtant Lawrence (alias Tubby) est malheureux. D'abord, il a très mal au genou, et la chirurgie n'a rien arrangé. Puis il est en désaccord avec les producteurs de la série. Puis il soupçonne sa femme d'adultère. Puis il découvre Kierkegaard, auteur danois qui ne respire pas précisément la joie de vivre, en qui Lawrence croit déceler un alter ego. Tubby est donc déprimé, dépressif, et ne sait comment en sortir, ni même s'il veut en sortir. Il tente quand même le coup, d'abord raisonnablement à coup d'aiguilles et d'huiles essentielles. Mais l'acupuncture et l'aromathérapie ayant montré leurs limites, les tentatives de Tubby sont de plus en plus maladroites et hystériques : se venger du présumé amant de sa femme, se venger de sa femme en prenant une maîtresse, renouer avec son premier amour de jeunesse, écrire son journal...
Aah le charme de l'humour british ! On rit, on se moque et on s'attendrit sur ce pauvre Tubby, passé maître dans l'art de l'autodérision, on se délecte de l'ironie de l'auteur quand il tire le portrait sarcastique du milieu de la télévision et de celui des thérapeutes de tout poil, on se prend à réfléchir sur le sens de la vie avec Tubby, qui croyait tout avoir et qui n'en était pas épanoui pour autant, trop éloigné de l'essentiel et de l'authentique.
Moins cher que dix ans de psychanalyse : essayez la "Thérapie" par le rire de David Lodge.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Si le rire est une thérapie, David Lodge en l'un des maîtres en la matière car couché sur du papier le rire ne devient que soliloque, or ici l' on se surprend à rire tout haut avec cet écrivain.
Etrange pouvoir que cette plume, au travers d'un roman autobiographique, l'auteur nous fait partager sa douleur au genou au travers d'un personnage …disgression humoristique qui "mine de rien" parle de nos travers, de nos vies et soucis avec plaisanterie,.. et cela m'embobine avec humour !
Bien joué, lisez David Lodge, un ami pour la vie !
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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Vers le début de ma thérapie, Alexandra m'avait prié de prendre une feuille de papier et de dresser sur deux colonnes la liste de ce qui allait bien et de ce qui n'allait pas dans ma vie. Dans la colonne de ce qui allait bien, j'avais écrit :
1/ Réussite professionnelle.
2/ Aisance financière.
3/ Bonne santé.
4/ Stabilité conjugale.
5/ Enfants lancés sans encombre dans la vie adulte.
6/ Domicile agréable.
7/ Voiture épatante.
8/ Autant de vacances que j'en ai envie.
Dans la colonne de ce qui n'allait pas, je n'avais rempli qu'une ligne :
1/ Je me sens malheureux la plupart du temps.
Quelques semaines plus tard, j'ai ajouté ceci :
2/ Douleur au genou.
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C’était l’heure de l’espoir, une époque où l’on pouvait manifester du patriotisme sans se faire étiqueter comme une vieille baderne tory. La honte de Suez appartenait au passé, et voici que nous étions les meilleurs dans des domaines qui comptent vraiment pour le commun des mortels, le sport, la pop music, la mode et la télévision. La Grande-Bretagne, à présent, c’étaient les Beatles, les minijupes, l’émission That Was The Week That Was et l’équipe d’Angleterre victorieuse. Je me demande si la reine a regardé la télé ce soir, et ce qu’elle a pu éprouver en se voyant remettre la Coupe du monde à Bobby Moore. Un bon petit coup de nostalgie, j’imagine. « C’était le bon temps, hein, Philip ? » Le bon temps où elle se réveillait le matin sans avoir la perspective de lire dans la presse les comptes rendus détaillés des frasques sexuelles de sa famille : le Dianagate, le Camillagate, les coups de téléphone à Squidgy, les fantasmes de Charles rêvant d’être un Tampax, Fergie se faisant sucer le gros orteil. Je n’ai jamais été très branché sur la famille royale, mais on ne peut pas s’empêcher de compatir aux malheurs de cette pauvre vieille reine.
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"- Quelle différence y a -t-il entre la psychanalyse et la thérapie comportementale cognitive?
Ma foi autant que je sache, un psychanalyste tente de vous révéler la cause cachée de votre névrose, tandis que le thérapeute comportemental cognitif traite les symptômes qui vous rendent malheureux.
Par exemple, si vous souffrez de claustrophobie dans les transports en commun, un psychanalyste s'efforcera de vous amener à découvrir le traumatisme, survenu dans votre vie antérieure, qui en est la cause.
Disons qu'enfant vous avez subi des violences sexuelles au passage d'un tunnel ou un truc dans ce genre, de la part d'un homme assis à côté de vous -disons qu'il s'est livré sur vous à ce forfait pendant qu'il faisait sombre dans le compartiment à cause du tunnel, qu'ayant eu trop peur et trop honte vous n'avez pas osé accuser cet homme quand le train est sorti du tunnel, qu'ayant et n'en avez même jamais parlé à vos parents ni à qui que ce soit , mais au contraire complètement refoulé le souvenir.
Dans ce cas, si le psychanalyste peut vous aider à vous souvenir de cette histoire et à comprendre que ce n'était pas votre faute, vous serez débarrassé de la claustrophobie..."
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"O.K.., Tubby, voyons voir si j'ai bien compris. Nous avons ce philosophe danois, au XIXe siècle, qui se fiance à une certaine Régine, puis rompt les fiançailles pour des raisons qui échappent à tout le monde, elle en épouse un autre, ils ne se reparlent plus jamais, il vit encore une vingtaine d'années en écrivant des livres auxquels personne ne pige rien, enfin il casse sa pipe et cent ans plus tard on célèbre en lui le père de l'existentialisme. Tu crois vraiment que ça peut faire un feuilleton télé ?"
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La douce journée de février a tiré les écureuils de leur hibernation. Les arbres dénudés du jardin leur offrent une sorte de terrain d'aventure. J'en ai observé deux qui jouaient à se pourchasser dans les marronniers devant la fenêtre de mon bureau: ils montaient en spirale le long d'un tronc, multipliaient les esquives et les feintes dans la ramure, filaient jusqu'au bout d'une branche pour bondir sur l'arbre suivant, dévalaient la tête la première et se figeaient soudain à mi-hauteur, griffes accrochées à l'écorce comme du Velcro, puis détalaient dans l'herbe, le premier tâchant de semer le second à force de louvoiements et virages bord sur bord, pour atteindre enfin le tronc d'un peuplier du Canada, gagner à la vitesse de l'éclair son branchage frêle et élastique, et s'y balancer doucement en équilibre, en échangeant des clignements d'yeux satisfaits. Du jeu à l'état pur, sans l'ombre d'un doute. Ils se livraient à ces gambades, excerçaient leur agilité rien que pour le plaisir. Au cas où il existerait une forme de réincarnation, ça ne me déplairait pas de revenir sur terre dans la peau d'un écureuil. Ils doivent avoir des articulations en acier. (page 15)
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David Lodge nous parle de son ouvrage La vie en sourdine publié aux éditions Rivages en 2014
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