Eolod déchiffra les pensées de sa mère d’un simple échange de regards. Eolod aimait partager des moments de complicité avec elle, la seule capable de lui apporter un peu de douceur. Ils étaient si proches, que les mots s’avéraient souvent superflus.
Eolod n’avait jamais souscrit à l’idée répandue dans son peuple selon laquelle le rôle des femmes devait se cantonner à accomplir des tâches pénibles en plus de donner naissance à des fils.
Ilida se leva, et en l’absence de son compagnon, elle enlaça Eolod en lui déposant un baiser sur le front. Si Elmod-le-Mammouth avait assisté à cette scène, il n’aurait pas toléré cette effusion de sentiments et il aurait laissé exploser sa colère. Pour éviter d’exposer sa mère à l’ire de son père, Eolod se dégagea à regret. Juste à temps, car Le Mammouth entra dans la tente, accompagné d’Elmod-le-Jeune, dépité, avec la mine défaite.
– Prépare-toi, nous partons sur-le-champ, intima Elmod-le-Mammouth.
Eolod regarda son frère, puis sa mère, et avec les poings serrés il répondit :
– Non ! Je n’irai pas tuer des gens de sang-froid.