David Nolan

Par où commencer pour parler de ce livre ? Je ne me suis pas posé la question très longtemps. Georges Michael était une belle personne, une personne de coeur. Il voulait faire des chansons populaires parce qu'il aimait les gens et voulait que les gens aiment ses chansons. Mais, quel artiste ! Il a bercé une bonne partie de ma vie et accompagné toutes mes aventures amoureuses. Les photos de ce livre sonnent comme un album de famille où se mêlent avec nostalgie le déroulement de sa carrière, l'ascension exceptionnelle et fulgurante de ce grand magicien de la mélodie populaire mais hélas, également, les affres de la vie, les affres de sa vie, les déchirures sentimentales et tout ce qu'elles peuvent induire d'effets indésirables sur la créativité et l'envie de vivre. Comme un journal de bord à double face, ce livre n'apprend rien au fan de la première heure mais beaucoup à tous ceux qui ne l'ont perçu que de trop loin. Ce jeune homme plein d'espoir et de rêves est allé au delà de tout ce qu'il avait pu imaginer et pour mon plus grand plaisir. Etre une star planétaire n'est pas de tout repos et la moindre faille vous livre à une presse dévoreuse de sensationnel. Georges Michael le savait et a emmuré assez difficilement une partie de lui-même sans éviter l'acharnement médiatique liée notamment à l'une de ces arrestations. Trop nombreux sont ceux qui cherchent le bouton que vous avez sur les fesses plutôt que de rester cristallisé sur ce qu'un être a de plus précieux. Georges Michael aimait et a été aimé. Il était généreux et discret sur sa générosité. La vie lui a retiré des êtres aimés, comme elle nous en retire à tous. Mais, le plus important, le plus émouvant de cette carrière extraordinaire, de ce talent de compositeur, arrangeur et réalisateur, se trouve dans la faculté qu'il a eu très longtemps de coller à ce que les gens aimaient. Après sa mort, j'ai écouté, ré-écouté presque tout de lui. Deux choses ont frappé mon esprit.



Ce type, ce garçon, ce chanteur, ce compositeur, cet écrivain de la chanson a touché mon âme. C'est tout simplement hallucinant de savoir qu'une partie de lui-même restera à jamais gravée dans ma mémoire et dans mon coeur.



J'ai eu, en 1996, l'opportunité d'assister à un concert privé chez lui, à Londres et je n'ai pas eu la possibilité de m'y rendre à cause de mon travail. Une amie d'enfance du chanteur m'avait très gentiment proposé de l'accompagner. Voilà un regret de vie parce que j'aurais aimé dire à Georgios Kyriacos Panayiotou combien ses chansons avaient su colorer ma vie, mon coeur et mon esprit et comme " Jesus to a child " est l'illustration même de tout l'amour qu'il portait en lui.

Toujours curieux de ne voir qu'en images un chanteur qui a marqué des générations d'auditeurs et de spectateurs impressionnés par sa voix somptueuse et son répertoire...Mais c'est un beau livre qui laisse une grande place à l'iconographie...