Pauvre Poldanski, se murmure-t-il, toujours à anticiper plus qu’à préparer. C’est ça, depuis toujours il rafistole, il calfeutre, trimbalant un petit je-m’en-foutisme angoissé, en grignotant des petits plaisirs médiocres de-ci de-là en se disant que c’est toujours ça de pris. Toujours à prévoir afin d’éviter les trop gros enquiquinements, toujours à miser sur le moins pire plutôt que de construire vraiment et de se donner des chances de vivre intensément. Aucune défaite ni aucun traumatisme dans l’existence, oh ça non, mais un léger goût de chiotte à tout ce qu’il a touché : son couple, l’éducation de ses enfants, son métier, la vie de son bas-ventre…