Le premier marchand à qui je proposais l'aquarelle me répondit aussitôt :
- Si vous aviez un certificat d'authenticité, je vous la prendrais tout de suite...
J'interrogeai Corbier, qui n'en n'avait pas. Je lui proposais alors d'aller en demander un au maître lui-même, à Monte-Carlo. ... J'étais en réalité très heureux de ce prétexte pour rencontrer le vieux peintre (Von Dongen)
...
Le maître peut-il me recevoir ? demandai-je.
Et pourquoi ? m'interrompit cette imposante personne.
Avant même que j'aie pu exposer quoi que ce soit, elle tendit la main vers le paquet que je portais sous le bras et me lança :
- Si c'est pour un certificat d'authenticité, c'est 2000 francs. Je suis madame Van Dongen et c'est moi qui vous le donnerai.
J'étais abasourdi.
...
... Elle n'avait même pas déballé le paquet.