Un enfant peut aimer une mère incapable de l’aimer en retour, mais avec le temps il se rend compte qu’il déverse son affection non pas sur une terre fertile mais sur un bloc de marbre où rien ne saurait pousser. Il risque alors de passer sa vie dans la colère ou l’auto-apitoiement.
Si la mère n’est pas un monstre, mais plutôt égocentrique et déconnectée affectivement, et si elle n’est pas un bourreau actif mais seulement un observateur passif à la maison, son enfant dispose d’une troisième option. Il peut choisir de lui accorder sa pitié sans lui pardonner pour autant, et trouver de la compassion à son égard en se disant que son immaturité affective l’empêche de jouir pleinement des plaisirs de la vie.