Comme aimantée, elle se laissa guider. Presque insensiblement, ce baiser évolua. Il devint profond, exalté, passionné.
Le bonheur, la panique et l’incrédulité se le disputaient en elle. Rien n’aurait pu la bouleverser davantage. Derrière le cow-boy rude, aguerri, solitaire, se cachait un homme vulnérable, sensible et sentimental.
Il se sentait impuissant, et ne pouvait que la bercer, la serrer et lui murmurer des paroles rassurantes à l’oreille. Jamais il n’avait à ce point ressenti le besoin de protéger. Pour la première fois aussi, il était désemparé d’avoir une femme dans les bras. Aucune auparavant ne lui avait donné le sentiment d’avoir besoin de lui. Ses liaisons avaient été brèves et simples : on s’appréciait et on se quittait bons amis. Jamais une femme n’avait éclaté en sanglots devant lui. Elles avaient dû laisser leur émotivité sur le perro
On reçoit ce genre d’évidence comme un coup de poing dans le ventre, et on se demande où est l’erreur.
Ce n’était pas un baiser de pitié, mais ce n’était pas un premier baiser non plus. C’est un baiser sorti de nulle part. Je n’ai pas envie que l’on m’accuse de jouer des sentiments pour faire mon métier de journaliste.
Pour éviter de souffrir, le mieux était de ne pas s’attacher.