Delphine Leclerc

La poche de maman kangourou est un petit album d'une grande délicatesse et sensibilité.

Il a été édité dans le but de faire comprendre aux petits, comment ils sont venus au monde et pourquoi certaines mamans, ne sont pas en grande forme après leur accouchement. Avec la simple image d'une poche de maman kangourou "abîmée", la chose est beaucoup plus parlante, plus douce et approprié pour nos chers petits, voire même pour les plus grands.

L'histoire en elle même est très touchante et porteuse d'espoir, car la mélancolie du début est contrebalancée par la volonté sans faille de cette petite fille kangourou, qui veut que sa maman guérisse.

Notons que les illustrations sont très réussies, pleines de belles et douces couleurs.

Au final, un très beau projet et album, qui j'espère rencontra un large public.

Voilà un témoignage poignant, bouleversant. L'auteure nous raconte sans tabou l'histoire de son accouchement et des conséquences sur les mois suivants, et explique les actes et paroles parfois choquants de certaines personnes. On se rend compte qu'un seul acte ou une parole peut avoir de terribles conséquences sur la personne qui le reçoit et son entourage.

Ça fait un moment que je voulais lire cet ouvrage de 2022. On suit l'autrice d'un été à un autre, d'un été douloureux à un été de reconquête de soi.

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Je devais lire ce récit pour plusieurs raisons. Ma formation initiale est en droit de la santé et en éthique médicale : la démocratie sanitaire et le droit des patients, c'est ma came. Et la grossesse et l'accouchement, depuis ma première grossesse ce sont des sujets qui me portent aussi. J'ai personnellement accouché chez moi deux fois, mais j'ai lu énormément sur tous les accouchements, en clinique, en maternité, avec ou sans péridurale, épisiotomie, etc. Et enfin, la troisième et la plus importante des raisons : le privé est politique, et les témoignages sont importants.

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Parce qu'on pourrait s'arrêter à ça, ce livre n'est "que" l'histoire d'une autre, de ce qu'on lui inflige à ce qu'elle fait pour aller mieux en passant par toutes les étapes et surtout tous les professionnels de santé qu'elle croise sur son chemin. Elle n'a même pas un mot plus haut que l'autre, elle décrit, elle commente parfois mais, selon moi, elle reste très, très soft. Pourtant, tout donne envie de hurler.

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L'autrice, Delphine Leclerc, a subi des violences médicales, un acte pour lequel elle n'a pas été consultée, d'abord, puis ensuite une série de défaillances plus ou moins grosses d'humains qui ont oublié qu'ils s'occupaient des corps d'autres êtres humains et qui n'ont aucun ménagement, et quasiment plus d'empathie. Ça me rappelle le combat de Baptiste Beaulieu, et cela donne un visage, un nom, cela rappelle encore qu'on doit se battre pour que l'humanité revienne dans la médecine.

Un témoignage édifiant (et effrayant) ! Une épisiotomie réalisée sans consentement et mal exécutée, une réparation de plusieurs heures sans anesthésie... Et pour ajouter à ça des professionnels au comportement ahurissant : un interne qui parle à peine le français et ne sait même pas ce que "aïe" veut dire, une infirmière qui change la poche d'anesthésie mais n'allume pas la machine pour la distribuer... La couture de l'épisiotomie n'ayant pas tenue, Mme Leclerc devra subir une seconde opération pour réparer les "dégâts". L'occasion pour elle de rencontrer un chirurgien, qui certes fera le travail nécessaire correctement, mais dont le comportement est tout aussi ahurissant : tutoiement, propos déplacés, objectification, retrait de fils de sutures sans anesthésie... Avec le combat en parallèle pour tenter de faire reconnaitre ce qu'elle a subit mais aussi poursuivre sa vie de famille.