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Citation de wellibus2


Les feux distincts que de près, d’alentour du parc, au-dessus duquel ils jaunissent, en frange terne, la nuit unie, barrée de leurs fumées opaques, que tamisent et rassemblent les feuillages, elles s’effilochent poussées vers la lune qui les efface, fin croissant gris renversé sur sa courbe. Ceux qui les alimentent, les guerriers victimaires d’adolescents, s’épuisent sans fureur, massacrant puis brûlant, exigeant continûment des combustibles nouveaux, par brassées qu’on leur apporte, à mesure plus rares, dont s’organise le ravitaillement : il faut aller les quérir loin, dans les immeubles, boutiques et entrepôts, au bord du fleuve, bois de caisses et de meubles que leurs aides fracassent, coups qui résonnent et craquements aigus, réduisent en baguettes, en plaches petites, grincent les clous qu’ils tordent, se blessant les mains, les pieds, tant ils veulent déchiqueter menu, ils déchirent des étoffes, habits, draps, couvertures, tendues entre leurs poings, qu’ils entament au couteau, avec les dents, les maintenant, celles qui résistent, sous leurs talons et ils tirent, visages à l’abri de la nuit, les déchirures qui suivent la trame couverte par le crépitement bas des flammes, bandes qu’ils réduisent encore, entassant les lambeaux, et que d’autres viennent prendre pour éparpiller sur les cadavres, dans une odeur grésillante irritant leurs narines, ils arrachent les pages d’annuaires téléphoniques, qu’ils lacèrent en largeur, les froissant, de journaux, imprimés gras, qui tachent leurs paumes moites, d’abord dépliés, ils frissonnent silencieux, rompus, que soûle, vidés, ce qu’ils font, leurs gestes mécaniques, simples et précis, sédentaires, préparant pour les foyers ce qu’on leur amène.
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