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Citation de babel95


Dans le couloir, elle s'était montrée délibérément sévère avec le capitaine parce qu'elle voulait absolument entrer ici seule. Ainsi personne ne verrait ses larmes. Un seul signe de faiblesse de sa part et ses collègues masculins pousseraient un cri de triomphe, elle le savait. Mais maintenant, au moins, elle pouvait laisser tomber ses épaules et s'autoriser des larmes silencieuses. Elle fouilla dans son sac et en sortit un paquet de mouchoirs, qu'elle serra dans son poing en observant les cinq corps sans vie. Cet après-midi, leurs proches, pères et mères, femmes, enfants, seraient anéantis par le chagrin. Ils disparaîtraient des gros titres au bout de quelques jours, mais les conséquences de cet acte, elles, perdureraient bien au-delà, telle une onde de choc, laissant des gens seuls pour subvenir aux besoins de leur famille, entraînant une pauvreté et une souffrance encore plus grandes, et cela jusque dans un futur lointain, quand le fils ou la fille d'un de ces hommes dirait à un travailleur social ou à un juge "mon père est mort quand j'avais quatre ans...." Elle essuya ses larmes, rangea ses mouchoirs dans son sac. Se redressa et commença à étudier la scène de crime.
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