Desideriu Ramelet-Stuart

Le 20 mars 1736, Théodore de Neuhoff, débarqua en Corse. Le 15 avril il fut proclamé Roi des Corses. Ce Roi signa la constitution présentée par Gaffori et les chefs Corses, et il jura sur l'évangile de lui être fidèle. Le 11 juin 1736, le Roi Théodore de Neuhoff arriva à Castifau et il fut hébergé et placé sous la protection du député Giacomo Dante Grimaldi d'Esdra. Le 28 juillet 1736, La Reine Caroline, régente temporaire de Grande-Bretagne défendit à ses sujets de fournir provisions et assistance aux mécontents de Corse. En novembre 1736, Neuhoff quitta la Corse pour aller chercher d'autres secours et confia la régence provisoire du Royaume de Corse à Giacinto de Paoli, père de Pasquale, futur général de la Nation Corse.

1774 marqua une triple défaite politique; la défaite militaire des paolistes, l'échec diplomatique du Roi de Piémont Sardaigne et la fin de tout espoir pour le Prince Charles Edward Stuart de s'assurer un avenir en Corse. Il ne sera plus question pour lui d'aller saluer le nouveau Roi de France. A ce contexte politique désastreux pour tous ces protagonistes se rajouta une situation familiale des plus précaires pour les Stuarts/Mibelli, coincés dans une île vivant sous le régime de la terreur et de la répression.

Le 15 mai 1768, l'agitation règne dans les cours européennes, et c'est la consternation en Corse. Par le traité de Versailles; Gênes vient de céder ses droits de souveraineté sur la Corse à la France. Début juin, une lettre du doge de Gênes adressée au Duc de Choiseul est diffusée à Livourne, où elle évoque une condition expresse demandée à la France : "La totale suffocation du Peuple Corse". Entre la Corse souveraine et l'armée d'invasion française, la guerre sera totale.

La Corse est une terre bien connue des Stuarts. C'est la seule île de Méditerranée où l'on a exécuté un retable pour célébrer la naissance de Marie Stuart, reine d'Ecosse. Ce tableau a été commandé à Florence en 1545 par Sampiero Corso.

La Maison royale Stuart est connue dans toute l'Europe comme étant la famille qui a fourni les Rois et Reines d'Ecosse, et par la suite d'Angleterre, et ce, depuis le moyen âge jusqu'au début du dix huitième siècle.

Selon ses écrits, il a servi sur un navire qui protégeait les routes commerciales anglaises et qui longeait les côtes des Amériques et d'Afrique. Il précise qu'il n'a plus jamais mis un pied à terre pendant cette période, une façon de dire qu'il n'est plus jamais retourné dans quelque foyer que ce soit. Entre sa quinzième et dix-huitième année, Manuel Stuart a vu les ports d'un grand nombre de pays et sans doute a-t-il fait de très nombreuses rencontres. Sa carrière dans la Royal Navy semblait toute tracée, mais il en a décidé autrement. Peut-être poursuivait-il en secret d'autres buts et que la Royal Navy n'était qu'un moyen d'y parvenir.

La chute de la Maison royale Stuart affecta tout aussi bien les anciens Jacobites que la quatrième génération d'exilés irlandais, écossais et anglais, dont la naissance sur le continent européen ne s'expliquait que par la fidélité de leurs ancêtres à la cause des Stuart. L'idée que tant de sacrifices et de morts aient été vains était difficilement acceptable. D'autres Princes vaincus par les guerres avaient connu des retraites beaucoup plus honorables. Le mauvais traitement infligé par les Cours européennes au dernier Prétendant Stuart était vécu comme insultant. Au-delà du Jacobitisme actif, diminué au plan quantitatif, de nombreux amis des Stuart ne se résolurent pas à voir disparaître brutalement une dynastie vieille de cinq siècles.
Même si quelques Cours européennes furent satisfaites de la fin de toute ingérence diplomatique jacobite dans leurs choix stratégiques, la perspective de voir passer la Corse sous le contrôle de la France était très mal vécue par certains Etats. Pour l'Angleterre c'était une menace directe pour son commerce en Méditerranée, mais pour d'autres puissances limitrophes, cela équivalait à un renversement de l'équilibre des forces dans le Mare Nostrum.

A partir du XVIe siècle, les Corses - volontiers mercenaires sur tous les champs de bataille européens - et les Highlanders écossais - aussi mercenaires réputés sur ces mêmes théâtres opérationnels - se côtoient. Tout commence le 28 avril 1507. Ce jour-là, John Stuart (v. 1480 - 1536) participe à l'entrée du roi de France Louis XII à Gênes. La garnison française du port, 4000 hommes, a pour commandant Giacomo Corso, oncle paternel de Sampiero! A partir de 1507, il n'y a pas une décennie où Corses et Highlanders ne participent à quelque action commune. Régent d'Ecosse (1513), John reste en France et côtoie régulièrement Sampiero colonel des bandes corses...

La tradition orale demeure un outil permettant de vérifier des hypothèses, mais cette vérification peut s'avérer difficile sur le plan des sciences historiques quand aucune source écrite identifiée ne permet de vérifier les mythes et légendes véhiculées au sein des communautés villageoises.
Il existe cependant un document d'archive qui est de nature à alimenter toutes les spéculations. Le 28 août 1820, un Stuart de Castifau se rendit à Lozzi à l'enterrement d'une parente issue d'une famille Flori/Acquaviva. En travaillant avec des généalogistes professionnels et en remontant jusqu'au XVIe siècle aucun lien familial n'a pu être établi entre les Stuart de Castifau et une famille de Lozzi.

Pour résoudre cette énigme, et dans le cadre d'une approche pluridisciplinaire, les outils de la généalogie génétique ont été mobilisés, et ce dans le cadre de travaux rigoureux. Notre hypothèse de travail est qu'un individu de la famille Flori de Lozzi serait lié aux Stuart de Castifau et descendrait d'un jacobite britannique qui aurait été présent en Corse entre 1718 et 1720. (...)