AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Malgré la fréquentation de nombreuses femmes, Lénine reste quelque peu méprisant envers les questions de sexualité et de vie conjugale. Ses conceptions ont été tranchées il y a bien longtemps, et il n’est pas question d’en changer. Lorsqu’on lui propose d’inclure ces problèmes à son programme, il dégaine instantanément ses plus lourds arguments :

« Je vous en prie, est-ce que c’est le moment d’entretenir pendant des mois les ouvrières de la question de savoir comment l’on aime et comment l’on doit être aimé ? Actuellement, toutes les pensées des camarades, des femmes du peuple travailleur doivent être dirigées vers la Révolution prolétarienne. Car seule elle crée les bases d’un véritable renouvellement des rapports sexuels. Actuellement, il y a des problèmes véritablement plus importants à résoudre que la question des formes du mariage chez les nègres de l’Australie ou celle du mariage consanguin dans l’antiquité. »

Les écrits d’un certain Sigmund Freud agitent, en ce début de siècle, bien des esprits. Mais certainement pas celui de Vladimir : « L’écrit le plus répandu en ce moment est la brochure d’une jeune camarade de Vienne sur la question sexuelle. C’est de la foutaise ! La discussion sur les hypothèses de Freud vous donne un air “cultivé” et même scientifique, mais ce n’est au fond qu’un vulgaire travail d’écolier. »

Les jeunes socialistes, intéressés au plus au point par ces nouvelles perspectives sexuelles, ne sauraient aller trop loin dans l’étude de l’inconscient sans subir les remontrances de Lénine :

« Le mouvement des jeunes est atteint, lui aussi, de “modernisme” dans son attitude vis-à-vis de la question sexuelle. Cette question l’occupe d’une façon exagérée. […] Cette erreur est particulièrement nuisible et dangereuse. Car elle peut facilement conduire chez certains camarades à une exagération du point de vue sexuel, et à la perte de la santé et de l’énergie. »

En instituteur russe de la fin du XIXe, Lénine prône – pour les autres – la maîtrise des passions, le refoulement intime :

« Quoique je sois rien moins qu’un ascète, cette prétendue “nouvelle vie sexuelle” de la jeunesse – et parfois aussi de l’âge mûr – m’apparaît comme purement bourgeoise, comme une extension du bordel bourgeois. […] Vous connaissez certainement cette fameuse théorie, selon laquelle la satisfaction des besoins sexuels sera, dans la société communiste, aussi simple et sans plus d’importance que le fait de boire un verre d’eau. Cette théorie du verre d’eau a rendu notre jeunesse complètement folle. »
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}