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3.42/5 (sur 1875 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Anderlecht , le 17/11/1982
Biographie :

Diane Ducret est une femme de lettres française.

Normalienne, historienne, philosophe et journaliste, Diane Ducret, qui n’a pas 30 ans, a animé le Forum de l’histoire sur la chaîne Histoire, et réalise des documentaires pour l’émission "Des Racines et des ailes".

En 2011, elle sort son premier livre, "Femmes de Dictateur", best-seller en France et traduit dans vingt langues. Un second tome paraît en 2012.

En 2013, elle publie "Corpus Equi", prix du premier roman à La Forêt des livres, coup de cœur de l'émission Le Masque et la Plume, un roman autobiographique véritable ode au cheval et à la liberté.

Elle publie en 2014 un essai sur le sexe féminin, "La Chair interdite" aux éditions Albin Michel.

En 2015, elle publie aux Éditions Perrin / Plon un ouvrage intitulé "Lady Scarface" qui raconte les destins croisés de femmes de gangster de la pègre américaine.

En janvier 2017, elle publie chez Pocket "Les Marraines du Crime", un ouvrage dans lequel, à partir d’archives déclassifiées, de journaux de l’époque, d’entretiens avec des descendants et de documents inédits, Diane Ducret dévoile l’intimité de ces femmes gangsters américaines durant les années folles.

En 2017, elle publie aux Editions Flammarion "Les indésirables". Dans cet ouvrage, Diane Ducret nous raconte l'histoire du camp de Gurs dans les Pyrénées-Atlantiques.

Bibliographie :
– Le Maître de l’Océan,
– La Dictatrice,
– La meilleure façon de marcher est celle du flamand rose,
– Les Indésirables
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Source : https://dianeducret.fr/
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Diane Ducret
La romancière et essayiste Diane Ducret réagit dans 'Marianne' à la série angélique et déformante de Leïla Slimani dans 'le Monde' sur l'expérience du confinement lié au coronavirus. Elle lui oppose un autre récit, moins rose et romantique. Celui des vieux, des petits salaires, des pauvres, des éclopés. Ceux qui n'ont pas de vie de secours.
_____

Je pourrais vous dire que depuis ma fenêtre, Paris n’a jamais été si belle depuis que les hommes l’ont désertée. Que j’ai regardé l’aube se lever sur les immeubles, que j’ai vu les cerisiers japonais fleurir, que cela sentait bon le printemps. Que les mouettes appelant le touriste sur l’île Saint-Louis au loin m’ont fait penser aux vacances d’été à Belle-île-en-mer. Qu’en préparant mon café, j’ai songé à la Joconde prisonnière du Louvre, esseulée elle aussi, se languissant des regards émerveillés posés sur elle, au Baiser de Rodin, à ces amants de marbre que personne ne photographie plus.

Au foyer de l’Opéra de Paris, qui se demande où ses danseurs prodigieux ont bien pu passer depuis qu’ils l’ont quitté. Aux cygnes du jardin du Luxembourg qui s’en veulent d’avoir voulu mordre les enfants qui approchaient leurs doigts d’un peu trop près. A ces livres de la bibliothèque Sainte Catherine, qui soupirent d’ennui à présent qu’aucun doigt humide ne vient tourner leurs pages. Je pourrais vous dire que malgré la peur, je ne me sens pas seule car je suis entourée de ces trésors iconiques, et que, décidée à vivre ce confinement comme dans un roman, enivrée par les premières senteurs du printemps, et ouvert la fenêtre et mis la vie en rose… Mais je ne suis pas Leïla Slimani.

• La dernière cuite et un suicide

Résumons. Samedi dernier je regardais Edouard Philippe annoncer la fermeture des bars, cafés et restaurants pour le soir même, à minuit. Dans le bar en bas de chez moi, la fête battait son plein. La dernière cuite avant la fin du monde venait de commencer. Les fêtes de Bayonne et le premier de l’an réunis en un samedi soir apocalyptique. On se prend par le cou, on s’embrasse. Tout le monde s’est transformé en Cendrillon d’un soir, craignant de voir minuit sonner et que le bar ne se change en citrouille. Une musique assourdissante fait trembler la fenêtre de mon deux pièces au 5ème étage, d’où mon voisin de palier, âgé de 80 ans, s’est suicidé quelques jours plus tôt, apprenant que la propriétaire du misérable studio qu’il louait depuis vingt ans voulait vendre l’appartement. Gentrification et loi du marché font bon ménage quand il s’agit de passer un coup de balai sur les vieux, les pauvres, les éclopés.

Dimanche, enfermée chez moi depuis déjà deux jours, j’ai vu les images de parisiens prenant des bains de soleil sur les quais de Seine, dans les parcs, comme des amnésiques joyeux. L’homo sapiens latin n’aime assurément pas obéir, tout impératif lui est insupportable. Sans doute les français sont-ils trop existentialistes, « l’existence précède le bon sens ».

• Punition cosmique

Lundi soir, fidèle au poste sur mon canapé, j’ai vu le Président annoncer la mise en quarantaine de la population pour le lendemain à midi. Quand on vit seule, dans un appartement aux dimensions modestes, et que l’on est loin de chez soi, ces mots vous pètent les tympans comme une déflagration. C’était comme si après une année de gilets jaunes et un hiver du mécontentement sur la réforme des retraites les Français étaient punis d’avoir manifesté trop longtemps. Nous recevons une punition cosmique nous clouant à la maison comme dans une fable de La Fontaine « Vous avez défilé tout l’été, eh bien confinez-vous, maintenant ! ».

Le lendemain matin, j’ai fait la queue pour accéder à un supermarché. La bise était venue, pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau dans les rayons. Je ne savais pas quoi acheter, j’avais peur, j’aurais voulu pouvoir rentrer chez mes parents, qu’on me dise que tout irait bien.

• De deux maux lequel choisir ?

Mais je n’ai qu’une grand-mère, en province. Elle a 88 ans, une santé de fer, s’enorgueillit-elle toujours, mais jusqu’à quand ? Son aide à domicile est confinée, comment pourra-t-elle se faire à manger ? Aller la retrouver pour veiller sur elle et risquer de l’infecter si je suis porteuse du virus, rester ici et la laisser dépérir seule, de deux maux lequel choisir ?

J’ai vu aux informations de 13 heures des Parisiens quitter Paris pour leur maison de campagne, leur résidence secondaire. De préférence au bord de la mer. Les célibataires, les petits salaires, les banlieusards, les sans famille, les gens en somme, nous n’avons nulle part où aller. Nous n’avons pas de vie de secours.

• Ceux qui n'ont pas de vie de secours

Pendant ce temps, dans un univers parallèle ordonné par les frères Grimm, Leïla Slimani nous livre son journal de confinement dans 'Le Monde'. Depuis sa maison de campagne à colombages, dans laquelle, nous précise-t-elle, elle passe habituellement tous ces week-ends. Face aux collines que l’aube vient colorer, son camélia est en fleurs et le tilleul bourgeonne, comme c’est charmant. Avec son mari et ses enfants, ils jouent à « dessine-moi un coronavirus ». Les bambins dessinent un monstre, mais un monstre gentil, puisqu’il leur offre des vacances.

Pour Leïla Slimani, le coronavirus, c’est un peu 'La Belle au bois dormant' (sic). Son journal de bord emploie la sémantique du conte, tout y est, les monstres et la bonne fée, la campagne enchanteresse. On met en scène l’enfant qui demande si la terre se venge car « la planète est fatiguée ? ». On en appelle la bonne conscience écologique du lecteur tandis que l’on cravache sa mauvaise conscience chrétienne.

• La quarantaine, une aubaine...

Pour elle, une quarantaine, c’est « une aubaine ». Du temps pour soi, pour écrire et lire, se retrouver. Dans des centaines de chambres s’écrivent les nouveaux Goncourt, nous rassure-t-elle. C’est affreux ce qui se passe, la misère c’est horrible, surtout de loin, « ça ressemble aux histoires qu’on invente à Hollywood, aux films qu’on regarde en se serrant contre son amoureux en se cachant dans son cou quand on a trop peur. » Où l’expérience du confinement entre le conte de fée et le teen movie.

A tout le moins, nous ne vivons pas la même expérience. Si pour Leïla Slimani, le confinement est tel un conte de fée, je me sens plutôt dans un roman picaresque. Je suis le picaro, de rang social peu élevé, sans honneur ou marginal, aspirant à la liberté et espérant trouver sa survie en faisant preuve de débrouillardise.

• Marie-Antoinette jouant à la fermière

En découvrant ses mots, je m’en suis voulu de songer que Marie-Antoinette jouant à la fermière à Trianon n’aurait pu être plus éloignée de la peur, l’angoisse du peuple. Une crise sanitaire agit comme un révélateur d’inégalités sociales. De notre devise "liberté égalité fraternité" dont nous sommes si fiers, que reste-t-il lorsque nous sommes attaqués ? Sitôt que notre chère, si chère liberté est remise en cause, l’égalité se montre un idéal et non une réalité.

Nos élites intellectuelles me semblent parfois hors sol, comme si la révolution française n’a pas eu lieu dans tous les domaines, et que seule une certaine classe sociale était autorisée à exprimer le goût de l’époque. Hélas, les écrivains, penseurs et artistes ne se cantonnent pas nécessairement à trois arrondissements bourgeois du centre de Paris, je regrette que 'Le Monde' l’ait oublié.

Depuis ma fenêtre, on ne voit pas le ciel. L’immeuble d’en face est sale, les rues vides me filent des angoisses cafardeuses. Se faire décaniller par un virus dans ma trentaine, mourir seule, peut-être, dans un deux-pièces, ne me tente que très moyennement. Cela aurait été moins vendeur que les collines dorées et les camélias de Leïla Slimani, mais cela aurait été sans doute plus représentatif de ce que nous vivons.

• CENDRILLON VEUT DANSER TOUTE LA NUIT

Au beau milieu d’une ère faite d’images et de superficialité, j’ai le sentiment d’avoir basculé dans l’ère de l’invisible. La menace est partout, en nous, un virus comme une idéologie terroriste se répandent à bas bruit et contaminent les corps et les esprits. Ils peuvent frapper à tout moment. Ma génération n’a jamais été confrontée à la guerre ni à la famine, la société de consommation a rendu floues les lignes entre nos besoins et nos désirs. Et pourtant, comme je me sens démunie face à ce changement de paradigme.

Nous ne voulons pas que la fête s’arrête, nous voulons être divertis, Cendrillon veut danser toute la nuit, et dans des pompes de marque. Nous n’avons jamais eu à retarder nos envies, à délayer nos besoins, et cet apprentissage nous est douloureux.

Résister, c’est moins grandiloquent et romanesque qu’on le souhaiterait. C’est fait d’égoïsme, d’ennui, d’énervement, de réveils nocturnes, mais on tient, presque malgré soi. Le seul ennemi d’un confinement, le temps. Sitôt qu’on sait l’apprivoiser, on ne craint plus grand-chose.
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• 'Journal du confinement' : la vie un peu trop rose de Leïla Slimani, article du 19/03/2020 dans Marianne
>> https://www.marianne.net/debattons/billets/journal-du-confinement-la-vie-un-peu-trop-rose-de-leila-slimani
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L'univers est infini, la terre a des milliards d'années, mais quelques secondes, quelques centimètres seulement suffisent à détourner une vie.
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La liberté n'est ni un état, ni un sentiment, encore moins un droit, elle est une respiration ...
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Lorsque la douleur est tout ce qui nous lie encore à un être que l'on a aimé si chèrement et qui a rejoint sans nous le domaine d'Hadès, on regimbe à laisser guérir cette affliction, craignant que sous les chairs cicatrisées l'amour ne disparaisse à son tour.
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Je suis montée si haut,
Que je croyais voler,
Je suis tombée si bas,
Les os brisés.

Au sol on m'a maintenue,
Je me suis débattue,
Puis me suis relevée,
Et alors j'ai dansé.

J'ai l'allure buissonneuse,
La démarche boiteuse,
Mais essayez toujours de l'arrêter
Rien ne retient ma liberté.
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Je mange jusqu'à avoir la nausée. Mon intérieur, plein jusqu'à le gueule, n'a plus envie de crier, alors je peux somnoler. Mais au bout de quelques heures, il faut recommencer, c'est un puits sans fond. Après la satiété vient le dégoût, de soi surtout. Que m'arrive-t-il, enfin ? Pourquoi est-ce que je perds ainsi le contrôle de moi-même ? Je ne peux m'empêcher d'agir ainsi. Cela m'amuse-t-il de me faire du mal ? Je ne le veux pas, mais c'est plus fort que moi, un mécanisme est en marche, et je ne trouve pas le bouton d'arrêt. Ce que je m'inflige chaque jour est plus difficile encore à supporter que ce que lui m'a fait. J'ai refusée d'être une victime, pourquoi à présent être mon propre bourreau ? Et à qui en parler ; j'ai bien trop honte, personne ne m'oblige à manger.
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Dans la tradition du Kâma-Sûtra, hommes et femmes sont divisés en trois catégories, selon la dimension de leurs organes. Ainsi, "suivant la profondeur de son yoni", sa vulve, une femme est soit une gazelle exhalant le doux parfum de fleur de lotus, soit une jument au parfum de sésame, soit une éléphante au musc de pachyderme. L'homme, de son côté, peut-être lièvre, taureau ou cheval. Une union intime réussie dépend dès lors des possibles combinaisons animalières des partenaires, en sachant que pour trouver son bonheur, l'homme doit prendre une taille de yoni au-dessus de la sienne.
Page 103
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En France, dès l'entre-deux-guerres, certaines voix s'élèvent contre la pression mise sur le ventre des femmes pour satisfaire les volontés revanchardes de l'armée. [...]
Nelly Roussel, penseur féministe et anarchiste [1878-1922], refuse que les femmes soient transformées en « femelles pondeuses » travaillant pour engraisser les champs de bataille et se dévouant pour la patrie : « Comprenez-vous bien, messieurs, ce qu'il y a pour nous, femmes, d'ironie dans ces mots ? Eh quoi ? Vraiment la patrie se croit des droits à notre dévouement ? Une patrie qui, depuis des siècles, nous méconnaît, nous néglige, nous opprime, qui n'a jamais payé nos peines que de beaucoup d'ingratitude, qui nous a traitées toujours en bête de somme ou en bibelots de luxe, et qui aujourd'hui encore, sous la IIIe République, dans le pays de la Révolution, nous relègue au rang des fous, des enfants, des malfaiteurs ! Et elle ose nous dire : « Soyez mères ! »
(p. 180-181)
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Le plus saisissant n'est ni l'odeur de mort omniprésente ni les immeubles transformés en chambre froide de fortune tant il est dur de creuser les sépultures dans la terre gelée, mais le silence des oiseaux. La nature s'est repliée dans son mutisme, laissant l'homme, seul, crier son désespoir.
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J'ai peur, je me sens seule, je ne comprends rien. À la marche du monde, à l’absurdité du comportement humain, aux erreurs que l’on répète, à notre incapacité à aller vers ce qui nous fait du bien, aux gens qui s’aiment et qui se quittent.
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