Je n'ai pas de réponse, jeune dame. Sans doute pourrais-je vous proposer des hypothèses, voire des espérances, mais rien qui soit certain. Car la plus infaillible des certitudes est précaie, inconstante, douteuse. Ce qui paraît encore vrai ce matin sous la pluie sera peut-être un mensonge lorsque le nuage sera passé. Ce que je crois, c'est que l'âme, ce que vous appelez l'âme, , ne saute pas d'un corps dans un autre : elle est intimement chevillée à la créature qu'elle a animée, de sorte que l'extinction de la chair entraîne nécessairement celle de l'esprit qui lui est associé.