AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de alzaia


Acteur de l'écriture

Arriver devant chaque porte, c'est pour moi commencer quelque chose qui n'existe pas encore et que je vais chercher pour vivre avec, par son absence d'abord. De là je vais m'inventer, moi, à vouloir forcément entendre les endroits où cette chose me manque, les moments où je suis mal sans elle, le goût des choses qui me quitte dès l'instant où elle apparaît, de manière idéelle, dans ma vie. La somme de toutes ces sensations me convoque très intimement à moi. Et c'est parce-que je vais fouiller dans ma crasse personnelle que je peux lire le monde. C'est-à-dire avec mes yeux.
Cette chose qui me manque tant, cette quête, ce besoin sans cesse insatiable va me pousser à aimer la retrouver. Mais elle n'est qu'en moi, ma parole. Et je marche, pas après pas, curiosité après curiosité, le courage dans mon acte. Cette chose, c'est la curiosité qui me l'apporte plus tard. Et la curiosité chez moi est question de peur. Il y a un degré de peur qui devient envoûtant. Être hypnotisé par une sorte d'angoisse devient la raison de ma captivité. je m'avance vaincu vers le monstre rédempteur ; avec ma peur au ventre, et mes membres qui tremblent. Et je marche dans ses sillons de terreurs et de troubles. Une soudaine tendresse va me faire pleurer. Là où je rends les armes, c'est là où je commence à parler. Une longue suite de monologue en marchant; c'est comme ça que ça vient. Et c'est parce-que ça vient que je le prononce. le plus animalement possible. Tout sera dit en marchant. Tous sera proféré sur le bout des lèvres, puis à haute voix. Ma tête plus tard commencera à l'écrire avant ma main. Plus le texte me vient par la bouche, plus le corps le porte et plus il s'inscrit en moi, conquiert tout mon être, mes habitudes et mes ornements de folie. Quand le Diable aura entièrement assiégé l'être, je serai l'hameçon de la bête. C'est à cet instant que je pars me coucher sur la feuille; nus, tous les deux, la feuille et moi. Mais je couche sur elle, me répands sur elle; Je vomis tout. Tout. JUSQU'A LA FATIGUE.


Commenter  J’apprécie          30





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}