Sur Poitiers, Exbrayat écrivait : "on y a l'impression de marcher dans l'histoire. A chaque angle de rue on change de siècle aussi facilement qu'on change de trottoir." La vieille ville monte, descend, bifurque, flatte le regard sans jamais assoupir l'esprit, le surprenant toujours, l'interrogeant sans cesse.
Tania est slovène, étudiante en droit et adepte des Vélos-Campus. Trois bonnes raisons d'aimer Poitiers.
Là, les regards se posent sur des façades qui suintent une sereine nostalgie assaisonnée d'une nonchalance un peu dandy. Les portes baillent, les fenêtres clignent et les porches se gaussent en silence des orgueilleuses quatre-roues empêtrées dans leurs créneaux anachroniques.
La Renaissance affleure. Poitiers l'estudiantine participe à ce siècle fécond en idées nouvelles en utilisant toutes ses "facultés" : droit, médecine, théologie et arts. En son sein se tiennent à la fois des assemblées protestantes et le brillant salon des Dames des Roches. Sonnets et synodes éclosent entre les pavés poitevins, arpentés par Calvin en 1534, puis par du Bellay, Ronsard, Baïf, Scévole de Sainte-Marthe...
Ce pays n'emprisonne pas les gens qui y naissent, n'astreint pas les autres à quelque identité que ce soit.