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Citations de Dominique Colas (91)


(Page 218) :
Et Lénine enchaîne :
"Non le révolutionnaire qui ne veut pas être un hypocrite ne peut pas renoncer à la peine de mort. Il n'y a pas de révolution et d'époque de guerre civile sans fusillés."
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(Page 213) :
Zinoviev, le dirigeant communiste de l'ancienne capitale, avait déconseillé des excès dans la riposte. Lénine envoie quelques jours plus tard un télégramme aux dirigeants de la ville :

"Je proteste énergiquement.
Nous nous compromettons : même dans les résolutions des Soviets des députés nous brandissons la menace du terrorisme de masse, mais quand nous arrivons au fait, nous freinons l'initiative révolutionnaire des masses, parfaitement juste.
Cela est im-pos-si-ble.
Les terroristes vont nous prendre pour des chiffes. Temps archimilitaire. Il faut encourager l'énergie et le caractère de masse du terrorisme visant les contre-révolutionnaires, cela particulièrement à Piter, car son exemple est décisif. Salutations."

Par "terrorisme de masse" est entendue une terreur massive et mise en oeuvre par les masses, c'est-à-dire les ouvriers dirigés par les bolcheviks.
Lénine demande, dans le même télégramme, d'envoyer 10 000 ou 20 000 hommes dans la province de Tambov et dans l'Oural pour la lutte contre les koulaks.
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(Page 131) :
Selon une tradition qui remonte aux révolutions du XVIIIe siècle européen, ceux qui avaient renversé le tsar voulaient qu'après une insurrection victorieuse le peuple souverain élise des députés pour élaborer une Constitution organisant les nouveaux pouvoirs publics. Lénine était d'accord avec l'idée de la réunion d'une telle assemblée, mais comme pour les Soviets ou d'autres organismes il ne voulait pas que ce soit au détriment du primat du parti et de sa dictature. Selon sa conviction affichée, le modèle à suivre pour la révolution socialiste était la Commune de Paris, si bien que son adhésion au principe d'une Assemblée constituante était, pour le moins, fragile. Aussi dès les résultats connus il déploya beaucoup d'énergie, en participant à des réunions, en rédigeant des textes pour la disqualifier. Et, en plusieurs étapes, de novembre 1917 à janvier 1918, il l'emporta : la seule Assemblée élue démocratiquement par les hommes et les femmes de la Russie fut dispersée.
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C'est ainsi qu'il continue à vivre dans l'Europe et le monde.
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(Page 453) :
En avril 1921, Dzerjinski ordonne l'exécution de généraux et officiers dans le camp de Kholmogory (une petite ville le long de la Dvina) avec l'approbation des autorités bolcheviques locales : on en liquide plusieurs centaines. Ce camp se trouve dans la région d'Arkhangelsk, où s'ouvre en 1920, dans l'ancien couvent des îles Solovki, un camp qui fonctionna jusqu'en 1939.
En 1922, il y avait quelques dizaines de milliers de concentrationnaires qui sont victimes d'une surmortalité due à leurs conditions d'existence très précaires.
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(Page 433) :
Or pour Lénine il est logique d'appliquer la terreur à ceux qui la condamnent en raison même de cette condamnation, car ils mettent en cause le principe même de la dictature. Ainsi refuser la terreur révolutionnaire vous range du côté de l'ennemi !
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(Page 264) :
Mais il [Lénine] ne parle pas des "armées de travail" comme la solution à tous les problèmes. Il les met sur le même plan, mais pas plus haut, que les "samedis communistes", des journées de travail gratuit fournies par les ouvriers et le "service du travail obligatoire" qui pèsent sur beaucoup de Russes.
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(Page 242) :
Dès qu'il apprend l'attentat [contre Lénine], Staline annonce l'organisation d'une "terreur massive" contre la bourgeoisie et ses agents. Trotski, très inquiet, revient de la Volga où il se bat pour reprendre Kazan et prononce des discours exaltant Lénine. Des otages et des prisonniers sont exécutés par centaines. Un décret pris le 5 septembre [1918] instaure la terreur, nécessaire pour "protéger les arrières du front". Ceux qui sont impliqués dans des organisations de "gardes blancs, dans des complots ou des rébellions doivent être fusillés" et les "ennemis de classe" doivent être "isolés" dans des "camps de concentration". Il faut renforcer la Tchéka en y intégrant "le plus grand nombre possible de camarades du parti" : le parti et la Tchéka poursuivent leur rapprochement organique. Mais rien de bien nouveau : la Terreur rouge perpétue des pratiques antérieures qui vont aller en s'amplifiant et que Lénine justifie doctrinalement.
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(Page 204) :
Ce qu'il [Lénine] veut c'est une "guerre civile" contre ces insectes néfastes. Il proclame : "Mort aux koulaks !" Il ne s'agit pas d'une guerre métaphorique, mais d'une offensive militarisée contre un ennemi de classe, même si celui-ci ne dispose pas d'armées, ne prépare pas de batailles et n'a pas même organisé des actions collectives.
Lénine réduit globalement les rapports sociaux aux conflits entre trois classes : bourgeoisie, classe moyenne, prolétariat.
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(Pages 197 et 198) :
Trotski, qui, en raison de la démobilisation de l'Armée rouge qui se comptait par millions, a dirigé la création d'armées du travail pour absorber le retour à la vie civile des soldats, prône la "militarisation du travail", à savoir la mise sur pied d'un plan unique dont l'obligation s'imposerait à tous les travailleurs.
Il voudrait que tous les ouvriers soient traités comme des militaires en temps de guerre, y compris avec des châtiments implacables pour les déserteurs. Le commissaire du peuple légitime cette analogie en affirmant qu'il est question de vie et de mort dans la transition vers le socialisme comme dans la guerre. Et les unions professionnelles n'ont nullement à s'occuper de meilleures conditions de vie pour les ouvriers, ce qui relève de la fonction de l'Etat soviétique, mais à s'employer à la meilleure organisation possible de la production.
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(Pages 191 et 192) :
Si bien que l'indiscipline ne saurait être combattue par la seule propagande ou par l'agitation mais aussi par la "contrainte". Il faut passer des exécutions aux jugements par des tribunaux révolutionnaires, dont l'existence est un signe de la vitalité de la révolution puisqu'ils ont été créés avant même tout décret du gouvernement. Mais, insiste Lénine, ces tribunaux sont beaucoup trop cléments. Il a du reste envoyé des indications pour la rédaction d'un décret, publié en mai 1918, sur leur organisation dans lequel il rappelle la nécessité de la répression pour inculquer la discipline.

(...) Ceux qui soutiennent la dictature du parti acceptent aussi la dictature dans l'usine et dans toutes les entreprises : les chefs dans l'usine sont les homologues des dirigeants au pouvoir dans le parti-Etat.
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(Page 191) :
Lénine se plaint que le pouvoir communiste soit trop doux. De la mélasse et non pas de l'airain. Les "tâches" du pouvoir des Soviets sont donc de continuer à réprimer la bourgeoisie qui peut longtemps encore manifester ses pulsions contre-révolutionnaires : aucune révolution ne peut se dérouler sans une guerre civile, dans un climat de "crimes", de "banditisme", de "spéculation". Et il faut une "main de fer" pour en venir à bout. Et Lénine en donne une conséquence : il faut fusiller sur place les voleurs. Et pour que la "main de fer" continue à agir (à fusiller), il ne faut pas compter sur l'"enthousiasme révolutionnaire" : au cours des révolutions passées, cet enthousiasme est souvent retombé trop rapidement en raison de la faiblesse du prolétariat ne lui laissant pas assez de temps pour "écraser" ses ennemis.
Cela ne devrait pas se produire en Russie si les bolcheviks utilisent de la violence pour mater les contre-révolutionnaires.
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(Pages 189 et 190) :
Mais pour l'heure, il s'agit de s'assurer que les ouvriers se plient aux exigences de l'usine moderne grâce au développement du système Taylor.
(...) Grâce à ses lectures, il a réuni des informations sur les méthodes du taylorisme - chronométrage, observation des gestes de l'ouvrier par le cinéma - et n'ignore rien de ses effets pénibles.
(...) Loin d'appeler les ouvriers à le combattre, il propose que le système Taylor soit étendu à la société tout entière pour éviter chaos, gaspillage, perte de temps, masse de petits intermédiaires, ce qui conduit à des crises destructrices. Ainsi la voie est-elle tracée : passer de l'atelier taylorisé à la société taylorisée.
(...) Car pour Lénine, que le corps du travailleur soit assigné à être une "machine", et une machine prise dans un dispositif disciplinaire, est une exigence du développement des forces productives dont les dégâts sont secondaires.
(...) Soumis à des dictateurs dans l'usine, les ouvriers sont aussi privés de leur principal instrument de lutte, la grève, puisque "qui ne travaille pas ne mange pas". Adage qui fonde aussi une forme de coercition extrême : le service du travail obligatoire, inscrit dans la Déclaration des droits du peuple travailleur et exploité afin de "supprimer les couches parasitaires". Et cette obligation change radicalement la question de l'indiscipline. En effet, dans le système capitaliste, on pouvait licencier un ouvrier puisque l'on était dans une relation de "contrat civil". Désormais, avec le service du travail obligatoire, la violation de la discipline est, dit Lénine, l'ancien avocat : "un crime de droit commun et il doit être puni en conséquence", à savoir par l'emprisonnement ou pire. Le travail n'est pas dans la sphère de la liberté, mais il est une exigence pour le succès de la dictature du prolétariat, si bien que le travail forcé apparaît comme un droit des travailleurs. Et ce paradoxe se retrouve dans l'appel à la dictature dans les usines.
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(Page 184) :
Cette formule enjoignant d'utiliser la barbarie pour la supprimer est doublement paradoxale.
Lénine considère que la barbarie conduit à la civilisation.
Cependant, il n'indique pas pourquoi les procédés barbares ne laisseraient pas une empreinte sur ce qu'ils sont censés produire, la civilisation.
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(Page 145) :
L'inégalité statutaire entre paysans et ouvriers est inscrite dans la Constitution de 1918.
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(Page 137) :
Il [Lénine] élabore [fin décembre 1917] aussi une dizaine de pages décisives intitulées "Comment organiser l'émulation ?", véhémentes, haineuses et fondamentales, qui désignent les groupes à réprimer et les méthodes efficaces pour y parvenir, texte qu'il ne publia pas mais qui fait bien apparaître les principes qui commandent à son projet politique.
Lénine insiste sur "le contrôle et le recensement" comme étant les bases de la nouvelle gestion de l'économie, thème qu'il avait développé avant Octobre. Ils ne doivent cependant pas s'utiliser dans les seules entreprises, mais aussi contre tous ceux qui entravent la révolution en cours, "le plus grand changement dans l'histoire de l'humanité", rien de moins.
(...) Tout irait bien si des groupes ne faisaient obstacle : les employés de banque, les typographes, les riches et les filous, ainsi que les "laquais" des "esclavagistes" d'hier, les "intellectuels bourgeois", spécialement ceux qui écrivent dans Vie nouvelle, le journal de Gorki, une bête noire de Lénine mais intouchable pour l'heure. "Il faut épurer la terre russe de tous les insectes nuisibles, des puces (les filous), des punaises (les riches) et ainsi de suite."
Certains iront en prison. Ailleurs, on en fusillera un sur dix.
D'autres, plus "chanceux", laveront les latrines publiques. Et l'on combinera diverses méthodes de coercition. Il faut de l'émulation parmi les épurateurs de la nouvelle société en construction et Lénine appelle à la créativité des exterminateurs d'animaux inférieurs et néfastes !
(...) Nettoyer la terre russe des "parasites" qui l'encombrent pour permettre aux enfants des prolétaires d'être correctement alimentés : le projet de Lénine n'est cohérent que si les pénuries sont d'abord l'effet de la goinfrerie des nantis. Aussi reprend-il son antienne : la Russie est riche de blé qu'il faut prélever si besoin par la force et distribuer aux démunis.
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(Page 134) :
Il [Lénine] souhaite confier aux "comités de locataires" le contrôle des habitants, surtout les riches : chacun devra remplir une fiche avec son nom, son revenu, son métier, qu'il remettra au comité. Lénine veut, dit-il au dirigeant de la Tchéka, qu'on parvienne aussi à instaurer un service du travail obligatoire, qui lui tient à coeur. La Russie soviétique s'achemine vers une forme de surveillance généralisée, non pas un panoptique de Bentham mais plutôt une myriade de regards policiers.
Mais la surveillance par le peuple sous la forme des "comités de locataires" ne peut remplacer un corps de professionnels. Les déclarations de Lénine sur l'abolition de l'armée permanente et de la police d'avant octobre 1917 aboutissent à la création d'une armée classique et de la Tchéka qui se développe en organe spécialisé de répression, avec ses enquêteurs et ses bourreaux.
(...) Sa fonction est de renforcer la dictature, sans autre contrôle que celui du parti unique.
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(Page 116) :
Il [Kamenev] annonce la libération des soldats punis pour crimes politiques ainsi que l'abolition de la peine de mort pour les soldats au front, ce qui est approuvé par acclamation. Quand Lénine l'apprend, raconte Trotski, il est furieux de cette "sottise" et demande : "Comment peut-on faire une révolution sans fusiller ?" Il s'indigne de cette "illusion pacifiste", car dans une guerre civile il faut "intimider" l'ennemi pour lui ôter l'espoir de vaincre.
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(Page 47) :
Aussi Lénine avance-t-il sans fard son projet de destruction de l'Etat bourgeois : suppression de la police, des fonctionnaires et de l'armée permanente qui sera remplacée par l'armement du peuple. La visée est clairement la "dictature du prolétariat", mais il n'utilise pas cette formule ouvertement et parle ici d'un "Etat-Commune", alors même qu'il a déjà en tête le parti-Etat.
(...) Il expose aussi ses buts idéaux : nationalisation de la terre, création d'une banque nationale unique, développement du "contrôle" ouvrier. Ce ne serait pas encore le socialisme économique, mais un premier pas pour y aboutir.
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(Page 41) :
Il [Lénine] n'hésite pas, devant les militants qui l'accueillent, à proposer le ralliement au mot d'ordre d'un socialiste - mais allemand -, le camarade Karl Liebknecht, pour inciter les soldats russes à la guerre civile :

"Chers camarades, soldats, matelots et ouvriers, je suis heureux de saluer en vous la révolution russe victorieuse, de vous saluer comme l'avant-garde de l'armée prolétarienne mondiale [...]. La guerre de rapine impérialiste est le commencement de la guerre civile dans toute l'Europe [...]. L'heure n'est pas loin où, sur l'appel de notre camarade Karl Liebknecht, les peuples retourneront leurs armes contre les capitalistes exploiteurs [...]. La révolution russe accomplie par vous a ouvert une nouvelle époque. Vive la révolution socialiste mondiale !"
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