AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de LaurentGrisel


Il croit voir une ombre près de lui.
Par pitié, rendez-moi la voix de ma mère quand je rentrais crotté. Des larmes coulent de ses yeux. Qu’elle me protège à nouveau des nuits de l’hiver. Il perd à nouveau conscience.
Il marche dans des prés mouillés en tenant la main de Loreline. Leurs baisers virevoltent dans le feuillage des peupliers. Un vent joufflu chasse les nuages vers la mer. Il court en sabots avec Jean Mouton et Louis Compère derrière les géants dans les rues de Saint-Quentin. C’est au carnaval du Bouffon que la bière les a saoulés la première fois. Ils sont si jeunes, ils ont tant d’énergie. Ils ne sont pas encore partis à la guerre. Ils sont encore debout, vaillants. Jean et Louis sont encore vivants. Loreline est encore vivante. Les champs sont encore bordés de haies, les vaches paissent encore dans les prés, il y a encore des papillons, des abeilles, des coquelicots et des bleuets, les teinturiers transforment encore les fleurs de guède en bleu-violet pour les drapiers qui tailleront les robes de la Vierge.
(p. 123).
Commenter  J’apprécie          00









{* *}