Citations de Dominique Schmidt (66)
Dans la spontanéité de l'action est la plénitude de la perception, et ceci ne peut être réalisé qu'en libérant l'esprit du vouloir.
C'est en cela que consiste l'art de la vie : posséder tout en étant libre du sentiment de possessivité !
Si vous n'avez pas connu de profonde tristesse alors la Vie vous a oublié, malheur à vous. Si vous n'avez pas connu l'énergie exaltante de l'extase, alors la Vie vous a oublié, malheur à vous.
Mieux vaut vivre sa vie et commettre des erreurs que de vivre dans l'ombre d'un autre.
p.99
Cette existence mi-animale, mi-humaine, est pourtant l'existence du commun des mortels : une vie superficielle dépourvue de signification profonde où le plaisir recherché est très vite consumé, où la joie éphémère d'un moment laisse une trace d'amertume et où, entre le plaisir et sa satisfaction, un vide existentiel s'installe dans la conscience désoeuvrée.
La pensée banalise la beauté et tue la spontanéité par la platitude des mots.
Je ne me remettrai plus, pour penser, et même pour vivre, à chercher l'Atman et à m'inquiéter des souffrances du monde. Je ne vais plus me torturer l'esprit et le corps pour découvrir un secret derrière des ruines. Pas plus Yega-Veda que Artharva-Veda, ni les ascètes, ni une doctrine quelconque ne m'enseigneront rien désormais.
Si vous êtes sage, non d'une sagesse purement livresque, ni de celle qui provient de l'adoration des images ou de la visite des temples - même si tout cela n'est pas sans valeur - mais de la sagesse qui est née de l'expérience, de la compréhension de la tristesse, de la douleur et de la joie, de grands plaisirs, vous apprendrez à marcher dans toutes les rues, avec n'importe quel homme.
Une pensée non suivie d'action est vaine.
L’homme d’aujourd’hui est endormi par trop de sécurité, de confort. Il vit dans une société qui a légiféré au maximum pour sa soi-disant protection. Ainsi surprotégé par les lois qui le gouvernent, il a perdu tout contact direct avec la nature, avec la vie telle qu’elle est dans son dynamisme créateur. Pour survivre à cette aliénation, l’homme moderne est devenu hyper-intellectualisé ou bien il cherche refuge dans les sensations artificielles offertes par la société pour l’exploiter ou l’endormir. Et c’est ce qu’il appelle vivre ! Sa pensée résulte de ce conditionnement et sa spiritualité n’est rien d’autre qu’une réaction à cet ordre des choses auquel il a lui-même passivement ou activement contribué. Mais pour apprendre directement de la vie, il faut au moins la vivre ! Il est donc impératif de sortir de cette aliénation et de reprendre en main notre existence, qui a perdu toute signification.
Il n'y a pas de vraie spiritualité sans la compassion
Il est vrai que beaucoup de ceux qui s'adonnent à la spiritualité, pendant qu'ils méditent sur l'existence, oublient l'essentiel : voir et être présent à ce qui est ici et maintenant. Ils préfèrent leurs propres fables à la réalité telle qu'elle est.
Je suis réveillé, je le suis entièrement, et d'aujourd'hui date ma naissance. (...) Maintenant, il n'était plus que Siddhârtha, le réveillé, rien de plus.
Et lorsque Siddhârtha, prêtant l'oreille au son de ces mille et mille voix qui s'élevaient en même temps du fleuve, ne s'attacha plus seulement à celles qui clamaient la souffrance ou l'ironie, ou n'ouvrit plus son âme à l'une d'elles de préférence aux autres, en y faisant intervenir son Moi, mais les écouta toutes également, dans leur ensemble, dans leur Unité, alors il s'aperçut que tout l'immense concert de ces milliers de voix ne se composait que d'une seule parole : Om : la perfection.
p109
Le message de Siddhârtha depuis le tout début, ne serait-il pas que chacun doit devenir sa propre lumière, et que la lumière d'un autre, même celle du Bouddha, devient une ombre tant qu'elle ne brille pas de l'intérieur de soi ?
Son moi qu'il voulait vaincre lorsqu'il était jeune brahmane s'était glissé dans l'érudition et le savoir, dans l'orgueil de la connaissance; ensuite, lorsqu'il fut Samana, il essaya en vain de se débarrasser de son moi dans l'abnégation et l'autodestruction. Malgré toutes ses pénitences, jeûnes et privations, son moi survécut, ce qui, par réaction, l'amena à vivre à l'autre extrême, dans la luxure et les plaisirs charnels avec Kamala et dans la jouissance des richesses matérielles et de la goujaterie avec Kamaswami.
Siddhârtha ressentait un amour profond pour Govinda et en fait pour toute chose, car maintenant qu'il était libéré du Samsara, tout était joie
Tous deux, en apparence, sont sur la même voie, à la recherche de l'Atman et de la Vérité de l'existence, sauf que Govinda subit les expériences alors que Siddhârtha les provoque.
Chacun de nous, même inconsciemment, est à la recherche du soi, et dans nos pérégrinations nous nous identifions à toutes sortes de personnages qui correspondent à nos besoins du moment.
C'est le jeu du désir qui enflamme la passion du plaisir que consume l'amour.