C'était pathétique aujourd'hui, de songer à l'impatience avec laquelle il avait attendu sa libération, comptant les jours qui le séparaient de son retour à la maison, parce qu'il n'avait pas compris alors (et il valait mieux l'ignorer) qu'une fois qu'on était en prison, on n'en sortait plus jamais. Les gens vous traitaient comme quelqu'un de différent; vous tendiez à récidiver, de la même façon que les personnes touchées par la malaria ou l'alcoolisme tendaient à rechuter. La seule façon de s'en sortir était de partir dans un endroit où personne ne vous connaissait ni vous, ni votre famille, et d'essayer de repartir de zéro.