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Critiques de Doris Gercke (3)
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Aubergiste, tu seras pendu

Deuxième incursion dans l'univers du Krimi avec un titre de Doris Gercke (1937- ), publié en 1988 en Allemagne, un an avant la chute du Mur de Berlin, Aubergiste, tu seras pendu, un titre représentatif du Frauenkrimi, roman policier allemand écrit par des femmes et les mettant en scène. Un court krimi qui nous plonge directement dans une ambiance glauque dans un monde rural présenté dans toute sa rusticité.



Alors bienvenue à Porc Land, nous sommes à Roosbach près de la frontière et l'odeur de fumier va longtemps vous hanter !

Nous allons suivre l'inspectrice Bella Block, une quinquagénaire avertie, divorcée, sans enfant, ne rechignant jamais devant un bon verre de vodka pour se requinquer (ses origines russes sans doute...) missionnée par son supérieur dans ce petit village où elle possède déjà une résidence secondaire afin d'élucider les causes de la mort de deux de ses habitants. Une femme retrouvée pendue dans sa porcherie et un homme asphyxié dans sa voiture. Faits divers remontant déjà a plusieurs mois mais devenus d'actualité suite à l'envoi d'une lettre anonyme au commissariat. Suicides ou crimes déguisés ?



L'occasion pour Doris Gercke d'évoquer l'Allemagne profonde, non pas un coin de paradis mais un coin de dépravation où les hommes sont avant tout des mâles au regard lubrique et les femmes d'éventuelles femelles à se mettre sous la dent … un microcosme où la domination masculine triomphe au même titre que la bière et le schnaps .

Autant dire que pour Bella Block ce séjour à Porc Land n'est pas une sinécure ! Bien loin de ses souvenirs et impressions idylliques de vacances elle découvre l'envers du décor de ce coin de RFA (présence de l'extrême droite, misère sociale et culturelle, rapports biaisés entre homme-femme). Mais obstinée, écartant rapidement la thèse des suicides elle est bien décidée à résoudre cette affaire et à continuer ses investigations.



Dans ce Krimi j'ai aussi bien apprécié la structure narrative que l'écriture de Doris Gercke, notamment le décalage entre la beauté des descriptions de la nature environnante et la noirceur de celles de la nature humaine et de cette affaire.



Si Aubergiste, tu seras pendu est un polar qui raconte l'histoire d'un crime (Kriminalroman) et celle de sa résolution (Detectivroman), un roman de détective qui mène une enquête on peut aussi qualifier ce krimi de roman rural et social.

Aubergiste, tu seras pendu, un des nombreux volets de la série Bella Block, est un krimi très typé qui colle à la peau bien après l'avoir refermé !

Atmosphère, atmosphère, à découvrir.



Représentative du femikrimi, roman policier à la dimension féministe à travers le tableau critique de la situation des femmes, Doris Gercke a reçu le Prix Glauser d’honneur en 2000 pour l’ensemble de son œuvre, elle avoue avoir trouver son inspiration parmi les romans policiers des maîtres du genre tels que Raymond Chandler ou le couple suédois Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Au vue du succès remporté, cette série a été adaptée à la télévision. Suite à son séjour  en automne 2008 à la Friche la Belle de Mai elle a écrit un nouveau volet de la série Bella Block : Tod in Marseille (Mort à Marseille), encore non traduit en France.



Une lecture qui me donne l'occasion de remercier à nouveau Caroline de Benedetti et Emeric Cloche pour les éclairages apportés sur le Krimi et son évolution lors de leur conférence.

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Aubergiste, tu seras pendu

C’est une chaude soirée. Très chaude et ils sont là à boire. Pour elle, c’est la plus belle soirée de sa vie, bien qu’elle ne fasse pas partie du groupe, même s’ils lui ont donné de la bière.



Avant la fin de la nuit, elle en est à les haïr avec une telle force qu’elle sait que la seule chose qui lui reste à faire, c’est de les tuer !



- * -



Bella Block est la seule femme à occuper une place de choix au sein de sa brigade criminelle.

Elle a parfois tendance à user et abuser de la vodka, ce qui n’est pas sans conséquence, les lendemains, pour sa tête, martelée par de microscopiques nains de jardin. [Si vous rencontrez dans les romans des policiers, enquêteurs, détectives privés qui ne sont pas accros à l’alcool (+ tabac), faites-moi signe.]



Elle a la cinquantaine. Elle mesure un mètre septante-cinq. Elle paraît un peu ronde. Elle est divorcée, n’a pas de mômes (elle n’avait pas envie de s’embêter avec ça) et elle a une liaison de temps à autres, mais elle s’en lasse très vite.



Ses collègues masculins ne l’apprécient pas. Elle est intelligente, ok, mais même pas foutue de rire de leurs blagues de mauvais goût.



Voilà six ans, elle a hérité de la maison de Roosbach. Une ruine qu’elle a failli refuser, mais une inscription a tout changé. L’ayant retapée avec ses divers amants, elle apprécie de s’y rendre. Or, son supérieur, Kohlau, qui ignore tout de cette maison, lui propose une affaire de lettre anonyme, parlant de meurtres déguisés en suicides, qui se déroule justement là-bas. Parfait pour Bella Block ! Quelques jours de congé sous couvert d’une mission, que demander de mieux ?



Critique :



Cela change de voir une femme diriger une enquête dans un univers essentiellement peuplé de machos qui sous-estiment les femmes. Elle est féminine et (très) indépendante.



Nous la suivons dans une Allemagne proche du rideau de fer (le mur de Berlin n’est pas encore tombé). Un univers de paysans, qui pue le lisier de porc, où tout le monde se connaît et où les femmes se doivent de rester à leur place. Les portraits que dresse Doris Gercke ne rendent guère les protagonistes agréables car elle met en évidence leurs défauts. A commencer par l’enquêtrice dont elle dresse un portrait sans concession.

Le roman est court et se lit en quelques heures. Quelques heures d’immersion dans la vie morne et pleine de labeur de ces paysans et paysannes qui se tuent à la tâche et noient le vide intersidéral de leurs existences dans la bière et le schnaps.



L’enquête est davantage un prétexte pour dénoncer la condition de ces femmes qui vivent dans ces campagnes où elles n’ont pas à mettre les pieds à l’auberge et où les fêtes de village les voient assises sur des bancs en spectatrices pendant que les hommes et les enfants s’amusent.



Ce livre me fait revenir en mémoire ce que j’ai vécu en Allemagne en 1986 lors de manœuvres de l’OTAN et où il m’est arrivé de m’arrêter dans des auberges de petits coins paumés pour boire et manger. Dans ces lieux, les seules femmes aperçues étaient celles qui faisaient le service. Les clients étaient tous des hommes !



Petit bémol : les poèmes qui débutent chaque chapitre ont peut-être quelque intérêt en allemand, mais en français, ils sont superflus pour ne pas dire ridicules... Traduire de la poésie est un vrai cauchemar !

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Aubergiste, tu seras pendu

En 1988, un petit village situé coté Allemagne de l’Ouest est secoué par des morts terribles.

L'inspectrice Bella Block est envoyée par son chef pour enquêter à la suite d’une lettre anonyme reçue par le service qui indique que ces deux suicides sont en réalité des meurtres.

Pour Bella c’est l’occasion de se rendre à Roosbach, ce village qu’elle connaît bien puisqu’elle y possède une résidence secondaire.

Bella la cinquantaine, bonne vivante, va essayer de rentrer dans les secrets les plus intimes de ces hommes et femmes qui sont ses voisins, mais pour lesquels l’étranger n’est pas le bienvenu, entendez par étranger tous ceux qui ne sont pas originaires du village, même si comme Bella ils y passent leurs vacances depuis des années, ou qu'ils sont également des allemands mais de l'Est.

Et Bella va finir par recevoir des confidences qui vont la mettre devant un choix terrible, elle pour qui la bataille contre les violences faites aux femmes est une véritable croisade.

Non l’aubergiste ne sera pas pendu, mais il aurait certainement mieux fallu pour lui…

Un bon petit polar, premier tome d’une série mais qui est resté le seul traduit et publié en français.

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