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Citation de Nemorino


Berthe Weill* fut convoquée au commissariat. « J’ai traversé la rue sous les applaudissements et les plaisanteries de la foule, et escaladais ainsi les marches du commissariat », relata plus tard Jeanine Warnod dans son livre « La Ruche et Montparnasse ». « Le bureau du commissaire est plein de clochards […] Je lui demande : Vous m’avez fait demander ? — Oui ! Et je vous ordonne de décrocher toute cette camelote ! Je hasarde une remarque : Certains connaisseurs sont d’un autre avis […] Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de mal ces nus ? — Ces nus ! […] Ils ont des poils pubiens ! Et il se rengorge, encouragé par les rires approbateurs des pauvres diables qui sont parqués là, poursuivant : Si vous ne vous exécutez pas immédiatement, je fais tout confisquer par mes hommes ! Vous imaginez le tableau […] : chaque policier avec un des beaux nus de Modigliani dans les bras […] J’ai fermé la galerie sur-le-champ, et mes invités m’ont aidée à décrocher les tableaux. »
La censure de l’unique exposition individuelle a un arrière-goût bizarre dans la biographie de Modigliani. Il est tout de même curieux que ce soit lui, qui poursuivait inlassablement une beauté et une idéalité héritées de la Renaissance et se tenait à l’écart des excès provocateurs de l’avant-garde, qui soit à l’origine d’un éclat qui, par ailleurs, semble taillé sur mesure pour s’intégrer dans le maquis des légendes collant à la personne de Modigliani.

* La propriétaire de la galerie rue Taitbout, près de l’Opéra, et marchande de tableaux assez engagée.
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