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Citation de nadejda


Ce même matin de janvier 1923 les pluies lavent Tana, la ville coule, bave il y a de la boue à Andravoahangy, du charbon flotte dans un seau, il y a un ruisseau sur les escaliers, des fleurs de bougainvillier en petits bateaux, il y a de l’eau qui tombe, on la voit sur nos têtes, nos ombrelles, nos toits, nos têtes, nos marchés, nos maisons, nos églises, il y a de l’eau qui teinte la ville de terre rouge et qui vient remplir le ventre en attente des rizières, le ventre carré et piqué de riz des rizières, les germes verts des rizières s’agitent, la pluie gave, remplit, pénètre, coule sur nos têtes, la pluie mord comme une bouche douce, une bouche douce qui embrasse toutes et tous, personne ce matin de janvier ne peut échapper à la pluie, les quelques chiens de la capitale aboient, un enfant sort sous la flotte il fait flotter un petit bâton, Esther traverse la rue pour atteindre la rive, le trottoir d’en face. Esther monte dans son bureau, ses cheveux sont mouillés, ses yeux brillent, elle est sortie d’un sommeil liquide pour rejoindre des rues liquides, il lui faut rassembler les flux, se mettre en ordre pour commencer. Le travail.
Mais elle rêve. p 126
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