SUR L’AIR DE LA BELLE DE YU
Floraisons de printemps et lunaisons d’automne,
quand finiront-elles ?
De ce qui fait le passé, que saisit-on vraiment ?
Lorsque sur la petite pagode la nuit dernière vint
le vent d’est,
L’ancien royaume ! Je n’ai pas eu la force, baigné
par la clarté de la 1une,
d’en retrouver le souvenir.
Les balustrades sculptées et les marches de jade,
sans doute subsistent-elles encore !
C’est seule la fraîcheur de notre jeunesse qui
s’altère.
Dites-moi : peut-il se trouver autant de mélancolie
Que ce que tout un fleuve charrie vers l’est
d’eaux printanières ?
// Li Yù) (937 – 978)
/Traduction du Chinois par Bertrand Goujard