Si, techniquement, le chat appartenait à sa gardienne, toutes les apparences montraient que Lucky l’Humain appartenait à Lucky Le Chat. Et Lucky Le Chat semblait considérer très sérieusement ses responsabilités envers son humain.
— J’arrive pas à croire qu’on laisse six kilos de viande de chat nous mener par le bout du nez, soupira Lucky.
Se redressant, il tendit son bras indemne à Bo.
— Je dirais plutôt huit kilos, et parle pour toi.Contrairement à d’autres, je n’ai pas besoin d’un chat comme chaperon pour me tenir loin des problèmes.
Bo saisit la main de Lucky et se remit sur pied.
— Et il n’était pas si gros quand tu l’as adopté, ajouta-t-il. Tu ne le soudoierais pas avec du thon pour qu’il évite de venir te réveiller la nuit ? Je veux dire, au rythme où il va, il sera plus gros que toi la semaine prochaine.
— Je suis gros là où c’est important.
Bo ouvrit la bouche pour rétorquer, mais Lucky l’arrêta en plaquant sa main sur ses lèvres.
— Contente-toi d’acquiescer, parce que tu sais que c’est vrai.