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Critiques de Editions Arcane 17 (1)
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1917 Octobre rouge

C'est dans la collection Polar rouge qu'est paru un recueil de nouvelles à l'occasion du centième anniversaire de la révolution de 1917. le mouvement social a bien peu rendu hommage à ce bouleversement centenaire mais les auteurs de noir, eux, n'ont pas chômé. Mon premier réflexe en découvrant ce livre a été de vérifier s'il y avait 17 nouvelles, ce qui m'aurait beaucoup plu. Ce n'est pas le cas, mais je n'irai pas jusque dire que j'en ai été déçu, car avec 28 nouvelles, je n' étais que mieux servi.



En couverture, le titre du recueil et le nom des auteurs figurent en blanc et rouge sur fond noir, lettrage en relief d'inspiration cyrillique. Ce n'est pas très original au vu de la thématique, mais le résultat est là, ça en jette. La couverture est belle, le livre sent bon, il ne reste plus qu'à s'y plonger. Parmi les auteurs à l'oeuvre (très peu d'autrices par contre), il y a, comme toujours dans les recueils collectifs, quelques célébrités (Didier Daeninckx, Hervé le Corre…), quelques habitués de ce type de recueils (Max Obione, Fred Prilleux…) et pas mal d'auteurs moins connus dont beaucoup que pour ma part je ne connais pas du tout. Un de mes regrets à ce sujet, c'est l'absence de courtes notices biographiques et bibliographiques en fin d'ouvrage ou à la fin de chaque nouvelle.



Les nouvelles entretiennent toutes un rapport avec la révolution soviétique, évidemment. Pour autant les biais sont divers et variés. On trouve des uchronies, des petites leçons d'Histoire, des petites histoires dans L Histoire, des récits contemporains… Certaines nouvelles sont de simples tranches de vies, d'autres de vraies énigmes policières, d'autres de véritables pamphlets. Des auteurs ont choisi de s'attarder sur l'espoir phénoménal soulevé par la révolution, d'autres sur l'horreur de la contre-révolution stalinienne qui a suivie (quelques uns jouant habilement sur le contraste entre les deux). Certains s'attachent aux anonymes qui font l'histoire (des anonymes fictifs qui n'en sont pas moins réels), d'autres aux illustres personnages (Lénine, Anastasia Nikolaïevna…).



Est abordée à de nombreuses reprises la grande guerre, dont il est pertinent de rappeler l'étroitesse des liens avec la révolution, par deux fois le mouvement révolutionnaire américain (nouvelles parmi celles que j'ai préférées). Deux nouvelles raviront les tintinophiles, et deux autres mettent en scène Jean-Luc Mélenchon. On peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles octobre 1917 évoquent l'insoumis qui ne s'en revendique pas alors qu'aucune des nombreuses organisations actuelles qui s'y réfèrent n'est citée, les nouvelles en disent autant sur les auteurs et l'actualité au moment de la rédaction que sur les faits et la période traitée, ce qui ne manque pas d'intérêt. On notera également que les deux fois, l'ancien candidat à la présidentielle y voit sa santé mentale mise à mal… Mais ne comptez pas sur moi pour en tirer la moindre conclusion.



La redondance des allusions souvent assez peu pertinentes aux liaisons féminines de Lénine, m'a un peu gavé, et j'ai plus généralement regretté le grand nombre de nouvelles centrées sur des personnages célèbres individuellement pour illustrer un phénomène fondamentalement collectif.



L'acharnement d'Antoine Blocier à régler ses comptes avec le trotskysme au détriment de toute objectivité historique – ce qui n'est en soi pas un problème pour une nouvelle de fiction – mais aussi de toute narration d'un quelconque intérêt, m'a par contre finalement bien fait rire. J'ai particulièrement aimé les nouvelles (très différentes) de Fred Prilleux, une des rares à évoquer le passionnant rapport entre la révolution soviétique et l'art, de Philippe Pivion, qui évoque de manière décalée le trop méconnu soviet de Strasbourg, Maurice Gouiran, archétype de la nouvelle noire telle que je l'entend, de Roger Martin et Didier Daeninckx (les deux fameuses nouvelles abordant le mouvement communiste américain qui allient intérêt dans la thématique choisie et dans l'exercice littéraire)… Une mention spéciale pour le travail original d'Eva Almassy, jouant d'une manière vraiment intéressante du brouillage des notions de fiction et de réalité ainsi que pour Come in terme de Gilles Vidal qui m'a d'abord vraiment séduit avant de me laisser sacrément sur ma faim, cette nouvelle prometteuse ayant goût d'inachevé ou plus précisément d'achèvement précipité. Une invitation pour moi à lire un de ses nombreux romans, ce que je n'ai jamais fait, histoire de voir si un format plus grand permet d'éviter cette frustration.



Toutes les nouvelles ne m'ont évidemment pas plu mais certaines m'ont vraiment emballé et l'ensemble m'a fait passer un bon moment. La variété des angles choisis par les auteurs permet de ne pas souffrir de redondance comme certains lecteurs le craignent avec les recueils thématiques (ça ne m'est d'ailleurs quasiment jamais arrivé avec ce type d'ouvrages dont je raffole).



Bref, pas de regret pour ce petit cadeau du père-noël rouge. Un bon moment passé à la lecture, et un objet que je suis content de posséder.
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