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Citation de Presence


Clamecy. La ville a longtemps été la capitale du flottage du bois de chauffage coupé dans les forêts du Morvan et transporté par voie d’eau en passant par Clamecy jusqu’à Paris. Mais pourquoi Clamecy s’est révoltée en 1851 ? C’est à cause de la République de 48 (1848). En 1848, la deuxième République est instaurée en France. Elle va appliquer pour la première fois le suffrage universel masculin, abolir définitivement l’esclavage dans les colonies françaises, prendre des mesures sociales. Elle va être abolie par un coup d’état le 2 décembre 1851. C’est le futur Napoléon III qui fit le Coup d’État. Ce fut pour beaucoup de Français une grande tristesse. Il y eut des révoltes contre l’abolition de la République. En fait en décembre 1848, Napoléon III n’est pas encore empereur, mais le prince Louis-Napoléon Bonaparte, premier président français à avoir été élu au suffrage universel. Paris-Clamecy, ce n’était pas proche à l’époque des diligences. Pourtant les liens étaient étroits. Avec les travailleurs du bois qui montaient régulièrement sur l’Yonne ravitailler la capitale, les idées de la République étaient largement partagées. Difficile d’imaginer aujourd’hui le climat politique explosif de l’époque. Des millions d’individus accédèrent en 1848 pour la première fois à la parole politique. C’est l’affirmation d’une citoyenneté toute nouvelle qui s’exprime. C’est l’alégresse. Des arbres de la Liberté, bénis par le clergé, sont plantés dès février jusqu’en avril. En 1848, la ville de Clamecy compte 6.200 habitants. Deux arbres de la Liberté y sont plantés : place de Bethléem et place des Barrières. Les républicains fondent des associations, des clubs, des comités qui fonctionnent en réseaux à l’échelle des départements. Des contacts avec Paris et avec les grandes villes sont constitués. À Clamecy, on se réunit dans plusieurs cafés, chez Gannier place des Jeux, et chez Denis Kock dans le quartier de Bethléem. On peut aussi citer le cabaret Rollin en Beuvron. Les journaux républicains Le Peuple publié à Clamecy, Le Bien du Peuple publié à Nevers sont lus à haute voix. Les nombreuses brochures éditées à Paris par les colporteurs sont commentées. On chante Le chante démocratique fraternel, de l’instituteur nivernais Antony Duvivier, rédacteur en chef du Bien du Peuple, le Chant des Ouvriers de Pierre Dupont, et tant d’autres. Les républicains incitent les ouvriers à venir se faire inscrire sur les listes électorales. Cette affiche a traversé le temps. Quelle chance de pouvoir la lire aujourd’hui, de découvrir les mots de cette époque. Des mots qui peuvent encore être les nôtres.
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