Edmond Baudoin

Le bilan de la République de 1848 est impressionnant. Des réformes politiques majeures ont été imposées. Mais… La politique économique de la seconde république se heurte à l’effondrement des revenus de l’État et à une crise persistante qui a commencé bien avant février 1848. Cette jeune république avait mis en place les Ateliers Nationaux, une organisation de travailleurs destinée à fournir du travail aux chômeurs. Cette expérience sociale a duré à peine 3 mois. Le gouvernement composé majoritairement des républicains modérés décrète la fin des ateliers. Le peuple ouvrier descend dans la rue et élève des centaines de barricades. Il est sauvagement réprimé par le général Eugène Cavaignac : plusieurs milliers de morts et 25.000 arrestations. La Fraternité, troisième pilier de la République, est anéantie en juin 1848. Le 11 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la République au suffrage universel. Majorité écrasante de 74%. Le peuple de Paris n’a pas oublié les massacres de juin, les républicains sont battus. Le mouvement Démoc-Soc qualifié de rouge par ses adversaires redouble d’activité à travers les clubs et les comités. Les Rouges sont particulièrement présents au sud d’une ligne menant des Pyrénées au nord du Massif Central jusqu’à l’Alsace. En mai 1849, ils obtiennent 180 sièges sur 750 à la Chambre des Députés. Bon score par rapport aux républicains modérés : 75 sièges. Mais le parti de l’Ordre en obtient 450. La Nièvre a élu 6 députés Démoc-Soc sur 7.