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Citation de Azallee92


C'est début novembre, dans la forêt d'Auvers, que Médard avait trouvé la mort, occasionnée par un énorme fayard qui, en tombant, avait pivoté sur lui-même et s'était "pendu" à un résineux dont le tronc faisait à peine trente centimètres de diamètre. Le sapin avait plié sous la charge, résisté au poids et soutenu le feuillu dans une position incertaine et dangereuse, comme tous les bûcherons en connaissaient régulièrement...
Médard n'ignorait rien de l'abattage des arbres, des pièges et des dangers qu'il représentait. Toute sa vie il avait travaillé dans les bois, appris ce métier à ses fils, répété inlassablement les mêmes conseils de prudence, regardé le haut des arbres qui allaient succomber....
D'un coup de sa lourde hache affûtée comme un rasoir, le père Bournerie avait frappé le sapin à environ un mètre cinquante du sol, là où son fût était comme vrillé, ressemblait à un croissant de lune. Le coup avait comme rompu le ressort du tronc, provoqué une fracture bruyante , rapide et inattendue, libérant toute la force comprimée du résineux par le poids du hêtre.
Propulsée comme un galet de lance-pierres, la partie supérieure du sapin avait frappé Médard en pleine poitrine, le jetant à terre brutalement, sans coup férir, alors que le fayard s'écrasait au sol sans précipitation, quasiment sans bruit, définitivement vaincu.
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